Désormais omniprésent dans l'industrie du divertissement cinématographique, inondant nos écrans de super-héros en tout genre, Marvel Studios semblait incapable de se renouveler, de prendre le moindre petit risque, se reposant sur des personnages connus de leur audience et développant des récits cousus de fil blanc. Bien que ne s'éloignant à aucun moment d'une formule bien rodée, "Guardians of the galaxy" a au moins le mérite de s'appuyer sur un comic-book peu connu du grand public, conçu à la toute fin des années 60 pour disparaitre petit à petit au cours des décennies suivantes avant de renaître de ses cendres avec une nouvelle équipe en 2008.
Confié à James Gunn, cinéaste sympathique formé à l'école Trauma à qui l'on doit le sacrément vénère "Super", "Guardians of the galaxy" n'apportera rien de bien nouveau au genre codifié de la science-fiction et reste malgré nos espoirs bien ancré dans l'univers que Marvel souhaite mettre en place depuis déjà pas mal de temps. Oui, "Guardians of the galaxy" reste fortement attaché aux autres productions du studio et partage avec elles un scénario prévisible et calibré.
Pour autant, "Guardians of the galaxy" fait un bien fou et enterre les doigts dans le nez toutes les productions Marvel depuis au moins le grandiose "Spider-Man 2" de Sam Raimi. Ne se prenant pas au sérieux une seule seconde sans prendre les spectateurs pour des abrutis pour autant, la grosse machine de James Gunn se veut un hommage délirant et bariolé aux glorieuses 80's, au space opera à la "Star Wars" ou même "Firefly", à ce savant mélange d'aventures, de fantastique, d'humour et d'émotions qui faisait la joie des spectateurs de l'époque.
Construit autour de la formation de la nouvelle équipe des Gardiens imaginée par Dan Abnett et Andy Lanning, "Guardians of the galaxy" offre sûrement la plus belle brochette de bras cassés depuis bien longtemps, croquant des protagonistes à la fois drôles et attachants, au background étonnamment émouvant (la relation entre Quill et sa défunte mère) et dont les interactions s'apparentent à de la pure dynamite. La grande force de cette adaptation repose bien évidemment sur eux et sur les interprètes les incarnant, allant de Chris Pratt, impeccable et rappelant (toute proportions gardées) ce balourd de Jack Burton à Zoé Saldana, parfaite, en passant par un Dave Bautista étonnement bon et surtout, par le duo Groot / Rocket Raccoon, créatures de synthèses incroyablement humaines grâce aux magiciens des effets spéciaux et aux voix de Vin Diesel et Bradley Cooper. Ces deux outsiders sont ce qu'il y a de meilleur dans le film, l'un, végétal au vocabulaire limité, est touchant comme c'est pas permis pendant que l'autre, raton laveur légèrement psychotique ayant subit une poignée d'expérimentations est sans aucun doute le personnage de comics le plus charismatique depuis bien longtemps.
Le reste de la distribution, bien que sévèrement sous-exploité, est à l'avenant, avec les participations hautes en couleur de Michael Rooker, Lee Pace, Glenn Close, John C. Reilly ou encore une Karen Gillan méconnaissable mais toujours aussi sexy. Dommage que leurs personnages n'aient que très peu de temps de présence à l'écran.
Soigneusement mis en scène par James Gunn, offrant un spectacle total à défaut d'être véritablement original, "Guardians of the galaxy" est le divertissement estival dans toute sa splendeur, un ride spatial aussi léger qu'euphorisant, aux images superbes et aux multiples morceaux de bravoure (excellente évasion de la prison), un délire à l'ambiance délicieusement pop et 80's qui fait un bien fou, un sacré bol d'air gentiment incorrect (un beau doigt face caméra et quelques allusions corsées) et porté par une bande son qui déchire. Et puis, un film Marvel qui cite "Footloose" et qui balance du Bowie, du Jackson 5 et du Runaways, on voit pas ça tous les jours.
P.S: ne manquez surtout pas la désormais classique séquence post-générique, excellent private joke qui devrait ravir les amoureux des nanars estampillés 80's.