Alors qu’ils viennent de se mettre à dos une planète entière, les Gardiens de la galaxie croisent la route d’un homme mystérieux, plus divin qu'humain, Ego (Kurt Russell), qui se dit le père de Peter Quill (Chris Pratt). Quill va alors devoir apprendre à maîtriser ses origines divines...
Qu’est-ce qui a pu persuader James Gunn que traiter Les Gardiens de la galaxie sur un mode sérieux marcherait aussi bien que le premier volet ? Tout ce qui faisait le sel du premier épisode était justement cette manière de traiter les films de super-héros sur un ton léger et d’autodérision. Or, c’est précisément ce qui disparait dans cette suite, l’humour se voyant cantonné à quelques réflexions, le plus souvent d’un niveau pipi-caca, lâchées par les personnages au beau milieu d’une scène d’action (quelques scènes à sauver, notamment une superbe scène d'évasion de Yondu et Rocket). Mais la platitude constante de cet humour qui ne fait mouche qu’une fois sur dix n’est que le reflet de celle de personnages auxquels on essaye vainement de donner du fond, et qui restent désespérément superficiels, à l’image d’un scénario particulièrement tiré par les cheveux (avec Marvel, on est habitué, mais là, quand même...).
Même sur le rythme du film et sur l’action, Gunn ne maîtrise plus rien, laissant s’éterniser quelques séquences pseudo-émouvantes sans intérêt, et se contentant de tout faire péter dans un déluge de couleurs flashy du plus mauvais effet, cherchant à toujours repousser les limites de l'action, sans avoir l’excuse de l’effet de surprise ni même de l’humour, comme c’était le cas dans le premier film. On aimerait que les studios Marvel finissent par comprendre que trop, c'est vraiment trop...
Ainsi, à vouloir jouer à la fois la carte de l’humour et celle de l’émotion, ce deuxième volet échoue dans les deux domaines, ramenant, malgré tout le second degré qu’on tentera d’y mettre, Les Gardiens de la galaxie au rang d’un énième film pop-corn, d'un divertissement sans âme ni originalité, comme les Américains se plaisent un peu trop à en multiplier sur nos écrans. Mais bon, un divertissement reste par définition divertissant (merci, Captain Obvious !), et pour peu qu'on ne soit pas trop regardant à la qualité scénaristique et cinématographique, on pourra se laisser séduire par la qualité des effets spéciaux et de la bande-son, toujours aussi excellente... tout en regrettant la fraîcheur du premier épisode, qui ne se manifeste que le temps d'un générique d'ouverture exceptionnel, point culminant d'un film qui ne va jusqu'à son terme qu'en décroissant petit-à-petit.