♪♫ And the bird you cannot change ♪♫

J'ai dû attendre une seconde vision pour enfin apprécier The Birds d'Hitchcock et cette troisième ne fait que confirmer ce sentiment-là, le maître du suspense est encore dans son âge d'or lorsqu'il adapte, pour la troisième fois après Rebecca et Jamaica Inn, Daphne du Maurier. Alors qu'il tournait à un rythme très élevé depuis le début de sa carrière, il attend pour la première fois trois ans entre Psycho et celui-ci, l'âge commençant à se faire ressentir et il évoqua avoir eu du mal à trouver un nouveau sujet.


À l'image de Vertigo, il continue d'explorer de nouvelles facettes dans son cinéma, s'éloignant de ses thèmes de prédilection pour ici nous faire suivre une jeune belle femme qui va peu à peu rencontrer un avocat tout en subissant d'étranges attaques d'oiseaux. La force du film se trouve avant tout dans son atmosphère où Hitchcock met en place une ambiance d'abord intrigante avant d'entrer dans la fascination, l'ambiguïté puis l'angoisse. Il nous immerge peu à peu dans son film, mettant doucement en place les divers éléments et péripéties pour mieux nous donner l'impression d'être aux côtés des protagonistes, de ressentir les mêmes sensations et de se poser les mêmes questions. La construction du récit est en tout point remarquable et le maître du suspense fait peu à peu monter la tension pour atteindre son paroxysme dans la dernière partie du film.


Il prend ici comme élément principal les oiseaux, des animaux semblant inoffensifs qu'il va utiliser pour créer un climat de peur et d'angoisse. Peu à peu il place l'ambiguïté au centre du récit, posant plus de questions qu'il n'y a de réponses et permettant de maintenir l'ambiance tout le long de l'oeuvre. Ce mystère tient aussi aux personnages, d'abord cette jeune femme blonde puis ceux qu'elle va rencontrer et les liens qu'elle va créer avec eux, tous intéressants et bénéficiant d'une très bonne qualité d'écriture. Hitchcock sonde l'âme humaine et ses angoisses les plus profondes, créant avec les oiseaux une peur qui va dépasser les personnages et dont les motivations sont inconnues. Des angoisses et une ambiance que Bernard Herrmann va encore sublimer via une bande-originale adéquate et participant pleinement à la fascination que l'on peut ressentir pour l'oeuvre.


Comme souvent à cette période de sa carrière, sa réalisation est remarquable, chaque plan est savamment pensé, n'oubliant aucun détail et sachant au mieux exploiter le cadre de l'histoire. Un cadre fascinant qu'il met bien en valeur avec une belle photographie couleur, propice à ces attaques inattendues de par sa nature paisible. La reconstitution est excellente, tout comme les divers effets à l'image de certains oiseaux mécaniques. Plusieurs séquences sont en tous points remarquables et montrent un Hitchcock au sommet, à l'image de diverses attaques ou de l'introduction, où il n'oublie pas non plus quelques touches parfois un peu plus légères, essentiellement dans la première partie du film. Devant la caméra Tippi Hedren est aussi convaincante qu'elle est belle, c'est dire, tandis qu'elle retranscrit toute l'incompréhension des spectateurs ainsi que la psychologie de son personnage.


Quarante-huitième oeuvre du maître du suspense et force est de constater qu'il est toujours au sommet tout en sachant se renouveler. Ici, il nous immerge au cœur d'une petite ville paisible pour mieux étudier nos peurs, proposant une oeuvre aussi obsédante que fascinante et angoissante. Chapeau sir.

Docteur_Jivago
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le 8 sept. 2016

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Docteur_Jivago

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