Seulement deux longs-métrages de cinéma pour Narciso Ibáñez Serrador, plus habitué à réaliser des téléfilms & séries télévisées. Pourtant, il n’était pas passé inaperçu avec son 1er film de cinéma : La Résidence (1969).
Ne vous attardez pas trop sur le titre français (qui ne veut trop rien dire). ¿Quién puede matar a un niño? Que l’on pourrait traduire par "Qui peut tuer un enfant?", n’a rien à voir avec un film post-apo ou d’anticipation (contrairement à ce que laisse à penser le titre français).
En adaptant le roman "El juego de los niños" de Juan José Plans, le réalisateur espagnol met en scène un redoutable thriller horrifique, à la fois oppressant & passionnant. On suit les pérégrinations d’un jeune couple, de passage en Espagne. En choisissant de quitter une petite ville côtière submergée par les touristes pour une île perdue au milieu de nulle part, ils vont très vite déchanter en découvrant que les habitants sont loin d’être de simples enfants et ce, malgré leurs bouilles innocentes.
Narciso Ibáñez Serrador place la barre très haute, avec d’entrée de jeu, un générique de 8min nous présentant des enfants par temps de guerre (des camps de la mort, de Coréen, du Vietnam, du Nigéria, ...), âmes sensibles s’abstenir. Mais c’est pour mieux servir le propos du film. Où l’on se retrouve rapidement confronté aux enfants, que l’on pense délaissés dans un premier temps, alors que la réalité est toute autre. Les enfants sont en réalité de véritables montres, à l’image de leurs aînés, à l’image de la société dans laquelle ils sont nés, grandis.
Radicalement dérangeant, portée tout au long par une ambiance malsaine & malaisante. Impossible pour nous de ne pas repenser à des films tels que Le Village des damnés (1960), Les Oiseaux (1963) ou encore La Nuit des morts-vivants (1968). Un film culte du cinéma fantastique espagnol qui peut se targuer de ne pas avoir pris une ride et d’être toujours en phase avec son époque !
A noter qu’un enfin qu’il existe un remake mexicain quasi plan par plan, le décevant : Come Out and Play (2013).
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