Sa trilogie Mad Max bouclée, George Miller change radicalement de registre pour se tourner vers la comédie fantastique hollywoodienne en adaptant le roman "Les Sorcières d'Eastwick" de John Updike où trois jeunes femmes sont confrontées au Diable en personne. Interprétées par Cher, Susan Sarandon et Michelle Pfeiffer, les trois bonnes femmes, exaspérées par l'attitude de la gente masculine, font en effet le souhait de rencontrer l'homme parfait qui prend finalement forme avec l'arrivée en ville de Daryl van Horne (Jack Nicholson), soit l'homme idéal pour chacune d'elle. Mais un homme reste un homme et les soucis vont s'enchaîner comme une pile de dominos...
Extrêmement sexuel, garni de dialogues à double connotations et de séquences plus ou moins sexy, Les Sorcières d'Eastwick est avant tout une comédie féministe où les femmes sont à la fois les victimes puis les bourreaux des hommes. Déjanté, peuplé de passages parfois complètement fous, le film est mené progressivement vers le fantastique pur et dur à travers une seconde partie aussi explosive que décalée où le réalisateur australien va user et abuser d'effets spéciaux gargantuesques pour nous en mettre plein la vue, notamment dans un final mémorable où l'on a rarement vu Jack Nicholson se débattre autant.
Face à lui, trois créatures de rêve des années 80, la brune Cher, la rousse Susan Sarandon et la blonde Michelle Pfeiffer, toutes trois très complices et parfaitement bien intégrées à l'écran. Certes très difficile à cerner au début, surtout à cause de séquences plus ou moins incompréhensibles au premier abord, le long-métrage souffre de légères baisses de rythme avant d'éclater à mi-parcours en devenant une farce bourrine où vengeance et magie vont s’entremêler avec fracas jusqu'à l'apothéose. Au final, Les Sorcières d'Eastwick est une excellente adaptation du roman de John Updike et un film résolument jouissif plein d'effets visuels bluffants et de maquillages terrifiants. Une bonne petite comédie culte des eighties comme on en fait plus.