Après sa trilogie de La Chèvre/Les Compères/Les Fugitifs, Francis Veber part Outre-Atlantique réaliser lui-même le remake du dernier opus. Un choix audacieux et surtout très rare de la part du réalisateur français qui va non seulement empêcher un quelconque metteur en scène ricain de massacrer son film mais va également saisir l'opportunité de se faire un nom là-bas (sans succès).
Malheureusement, là où Veber aurait pu varier un tant soit peu son scénario original en l'adaptant pour le public américain, il ne fait que reproduire à l'exactitude le dernier film qu'il a mis en scène... Originalité et utilité zéro donc pour ce vulgaire shot-by-shot qui reprend les moindres plans et les moindres répliques de son prédécesseur avec pour seuls changements les noms des personnages et bien entendu les acteurs.
L'imposant Nick Nolte se grime donc en ex-gangster au gros cœur alors campé par Depardieu tandis que le comique Martin Short retrouve malgré lui le rôle américain de François Pignon, lui qui avait déjà campé le personnage dans le remake de La Chèvre. Pour le reste, James Earl Jones remplace Maurice Barrier dans la peau du commissaire aux trousses de nos fugitifs tandis que Kenneth McMillan remplace pour sa dernière apparition cinématographique avant sa mort notre truculent Jean Carmet, hélas avec beaucoup moins de malice.
Le film est donc un simple copié-collé de l'original où Veber, dans un souci de fainéantise sidérant, va jusqu'à nous délivrer les mêmes costumes et filmer presque quasiment tout le temps les mêmes cadrages. Seule la scène avec le docteur ivre a été supprimée, c'est dire. Ainsi, comme tous les shot-by-shot, l'utilité ne réside nulle part, le film ne servant comme tous les remakes qu'à satisfaire un public plus soucieux de voir un film avec des acteurs connus bien de chez eux que de rester de marbre devant une french comedy. Le blâme revient donc surtout au réalisateur qui, on ne sait pas réellement pourquoi, a accepté un tel projet.