'Les babas cools' c'est un peu comme 'Le Père Noël est une ordure', 'Les tontons flingeurs' ou les hirondelles, tous les ans, je me rejouis de les déguster a nouveau. Enfin, pas les hirondelles, j'aime trop ces petits oiseaux et leur pépillements à l'approche de l'orage pour les manger.
Après des années autour du monde, je me suis posé en Provence, et là, decouverte, le monde décrit dans le film existe bien, j'y habite ! Ils sont tous là ! Enfin, pas tous. En Juin '68, quittant Paris dans le bus volkswagen (ici, un vénérable Tollé Citroen), la moitié a tourné à droite direction l'Ardeche, l'autre moitié a tourné à gauche (predisposition politique peut-être) direction le Luberon et son achèvement, Forcalquier. Tout le film se déroule dans un rayon de quelques kilomètres autour de la maison où j'habite !
Quand je suis arrivé dans la region, je n'ai pu retenir un sourire en croisant ces fiers précurseurs de l'altermondialisme. Longo maï, les cabanes dans les arbres, radio Zinzine sont les avatars de cette époque révolue et un peu tionnaire... (révolutionnaire ! Il faut ouvrir ses chakras et s'ouvrir au monde...) Le film, les décrit tellement bien. Tout y est, du gilet en peau de mouton, aux fromages de chèvres en passant par les combats dérisoires et souvent inutiles, les hypocrisies structurelles, le rapport souvent ambiguë à l'argent. Tout, je vous dis. Le film est un merveilleux documentaire ethnologique de cette époque.
Alors, oui, le film est une succession de flashs, d'instantanés mais tous, sans exception me font hurler de rire par leur acuité et leur acidité.
Il s'agit, de toutes évidences, d'un film que les moins de 20 ans ( Ah merde ! Que les moins de 30 ans !) n'apprécieront sans doute pas, sauf s'ils sont curieux de l'histoire récente, mais pour les vieux cons comme moi, c'est un régal sans cesse renouvelé.