Quand un marin polonais en fuite se lie d’amitié avec une Boucles d'or de Cardiff espiègle et bluffeuse, seule personne à connaître le funeste secret du matelot...
N'ayant en tête le nom de J. Lee Thompson que pour des œuvres relativement pêchues (Les Canons de Navarone, Taras Bulba, Le Bison blanc...), je ne m'attendais pas à tant de sensibilité et de subtilité.
Le drame vécu par le ténébreux Korchinsky et sa tactique pour ne pas s'aliéner le seul témoin de son forfait sont fort bien pensés et mis en scène.
L'escapade de l'homme d'équipage et de son audacieuse protégée --- si dégourdie et si futée qu'elle peut à tout moment lui filer entre les doigts et le mettre en danger --- est très agréable à suivre ; les dialogues sont fins ; l'étude psychologique est aboutie.
Le réalisateur britannique ne sacrifie pas pour autant le rythme. Son film est nerveux, intense, drôle --- la scène du « deal » entre Gillie et un ami, au cœur de la chorale de l'église, est hilarante ---, avec un final maritime à vous vriller les nerfs.
La jeune Hayley Mills --- 13 ans seulement en 1959 ---, épatante de vitalité et de justesse, remportera le Prix spécial du jury à la Berlinale (ours d'argent pour le film).