La pauvre Nia DaCosta a encore et toujours les abeilles...
Que sa colère soit sincère ou pas, elle en oublie (presque) le cinéma, ici, à force de chevaucher la Propagande, de faire de la retape pour les clientèles communautaires.
( pas sûr d'ailleurs que les homos soient ravis du portrait qui est fait d'eux... sauf ceux qui brassent l'air en quête de quelque invisible butineuse )
DaCosta n’était certes pas tenue de respecter quelque cahier des charges que ce fût, mais se démarquer à ce point de la version de 1992... ça en devient gênant.
Et puis... mince... son film s'appelle Candyman, pas Barbapapa.
Rien, donc, de l'ambiance poisseuse, froide, lourde et érotique du film de Bernard Rose (dangereux mâle blanc hétéro ?!) --- avec l'inquiétant Tony Todd et la troublante Virginia Madsen. Rien.
– What happened to your hand ?
– Fucking bee sting.
On est ici dans le monde des artistes-sans-art (et accessoirement des lavomatic), avec d'ailleurs un héros piqué par une abeille, dont la blessure s'envenime, un amas de sérosités coagulées [je suis médecin] ; comme c'est un peintre contemporain, donc habitué aux croûtes, il ne fera rien pour soigner sa blessure (sauf quand il sera trop tard).
DaCosta tient surtout à faire bouffer de la viande blanche à son public : les malheurs des Noirs de la cité de Cabrini Green (Chicago) sont dus aux « white people » et le très sombre Candyman est un produit de la « white supremacy ».
Cet opus fait dix victimes sous le crochet de Candyman : toutes blanches.
Le massacre des lycéennes est d'ailleurs croquignolet : elles arrivent à 5 dans les toilettes --- 1 Asiatique + 4 cachets d'aspirine (on nous appelait ainsi à la cité U.) ---, font face au miroir, commencent à invoquer le bonhomme...
L'Asiatique trouve tout à coup le jeu débile et prend la tangente.
Restent quatre petites blanches qui seront exterminées sous la caméra de Nia DaCosta.
Vous avez compris le niveau...
Malgré quelques efforts esthétiques (et même de jolis plans), ce pensum est fade et effrayant... de vénalité.