Deuxième partie d'un dyptique sur la guerre du pacifique, on avait été tenté par Lettres d'Iwo Jima vu qu'il s'agit d'un des rares films parlant du conflit du point de vue des japonais. Toutefois au visionnage, je me rends compte qu'on perd un peu de ne pas avoir vu La Mémoire de Nos Pères ayant appris après coup qu'il comportait pas mal d'informations pertinente pour comprendre le conflit et que je n'ai lu sur Wikipédia : j'ai pu voir que l'ile a été prise au bout de 36 jours (au lieu des 5 prévue) et que c'est l'une des batailles les plus meurtrière pour les américains.
Après, je pense qu'Eastwood était assez aidé sur son film par la réalité historique et le fait que deux des décideurs de la bataille côté japonais (Nishi et Kuribayashi), sont des gens qui avaient vécus aux USA, avec une culture très américaine, permettant de faire un pont avec le spectateur occidental. Après, j'ai eu tendance à les confondre, une scène de flashback de Kuribayashi arrivant entre deux passages où l'on voit Nishi dans les grottes. Eastwood essaye de donner du sens au fait qu'on ai jamais retrouvé leurs corps (notamment en ce qui concerne Kuribayashi) et s'appuie sur des faits relativement réels (Kuribayashi détestait les attaques suicides, Nishi avait été célèbre aux USA avant la seconde guerre mondiale, etc...)
Le fait de ne pas tout comprendre et d'être un peu perdu m'a néanmoins permis de rester focalisé sur le but premier du film, garder le point de vue du soldat moyen, qui tente de survivre. Alors oui, Saigo est clairement le protagoniste "cliché" de ce genre de films : le brave quidam, boulanger à la base, qui laisse une femme enceinte au pays. Néanmoins, ça fonctionne, surtout parce qu'on est vraiment pris dans l'absurdité de la guerre où il ne doit sa survie qu'à être passé "entre les gouttes" et d'avoir échappé au suicide forcé. C'est d'ailleurs assez bizarre à quel point les scènes de suicide m'ont limite mis plus mal à l'aise que la mort de personnages suite à des explosions, des tirs ennemis, des meurtres, bref, ce qui arrive normalement à la guerre. Comme si dans mon logiciel de spectateur habitué à voir la mort des soldats par l'ennemi, il n'y avait pas la place à la mort par désespoir (et par une sorte d'esprit rituel des japonais de l'époque.)
Niveau rythme le film est super lent durant tout le premier tiers et fait pas mal d'exposition de personnages, puis les américains débarquent sur l'île et c'est rapidement l'enfer sur Terre. Le film entame sa vitesse de croisière et prend vraiment aux tripes à ce moment là. Après, il n'échappe pas à de nombreux clichés du film de guerre, à commencer par les couleurs méga-terne en sépia qui lui donne un cachet très 2006 (Eastwood laissait très peu de couleurs dans ses films à l'époque) le suicidé avec une photo de sa famille, ou le moment les soldats qui découvrent en lisant la lettre d'un soldat américain "qu'ils sont pas si différents que nous"
Mais dans l'ensemble on est dans le haut du panier de ce que peu faire Clint Eastwood. J'ai vaguement la curiosité de regarder Mémoire de nos pères pour faire le parallèle mais j'ai eu mon quota de films de guerre et de morts bien violentes pour le moment.