Un excellent film culte sur l'univers carcéral du Sud des États-Unis où un Paul Newman alors encore tout fringant excelle dans son rôle de beau gosse rebelle emprisonné pour une "broutille", prêt à tout pour aller se recueillir auprès de sa mère décédée jusqu'à une série d'évasions toutes aussi extraordinaires les unes que les autres. Attendrissant au possible avec sa gueule d'ange et son sourire ravageur, Newman est ici accompagné d'une palette d'acteurs tous aussi sympathiques les uns que les autres allant du toujours aussi jovial George Kennedy au terrible Morgan Woodward en passant par Harry Dean Stanton et un Dennis Hooper encore méconnu.
L'atmosphère régnant dans cette prison brûlant sous le soleil tapant n'est ni glauque ni horrible mais familiale et peuplée de prisonniers aussi différents qu'excentriques. Réalisé de façon exemplaire par Stuart Rosenberg (futur réalisateur des Indésirables et d'Amityville), le long-métrage propose une histoire touchante, emplie d'émotion et de passages encore aujourd'hui cultes comme par exemple la fameuse scène du gobage des œufs, celle de l'interminable baston virulente entre Luke et son rival (puis ami) Dragline ou encore Joy Harmon lavant sa voiture avec un brûlant érotisme. Le scénario monte crescendo jusqu'à un final bouleversant, faisant de Luke la Main Froide un film définitivement intemporel.