Le Poignard et la Blessure
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Impossible pour moi de me débarrasser du sentiment immédiat que m'inspire le vieux Londres, ses brumes et sa sombreur glauque. Cet environnement me répugne. Y trouver Julia Roberts – dont on a dû abondamment badigeonner la face pour masquer son bronzage californien – est une source de fascination comme d'affliction. Apprendre que Roberts et Malkovich ne s'entendaient pas n'est pas une surprise. Ils ne sont pas du même monde, et Frears n'a rien trouvé de mieux pour les rendre compatibles que de les écraser dans des plans serrés, comme si les alentours n'étaient pas déjà anxiogènes.
Pour tenir le coup, il faut s'accrocher aux quelques lignes cinglantes données à Malkovich (celles, en tout cas, que le forçage d'un anglais un peu désuet ne démolit pas) et à la musique de George Fenton qui est souvent dans le mille. Il faut dire qu'il n'y a pas grand-chose d'autre pour créer l'émotion. Pour ça, il ne faudra en tout cas pas compter sur la frimousse figée de Roberts (le froid anglais peut-être). Frears semble avoir voulu enlever le premier R de son nom pour donner des airs horrifiques à sa création, mais c'est par touches ; ça joue la carte de l'inattendu mais surtout celle de l'incohérence.
Comme on le sait à partir de la 3ème minute du film, Mary Reilly est un remake de Dr. Jekyll et Mr Hyde, lesquels Malkovich joue tous deux. Les différences physiques ? Il est rasé d'un peu plus près, et la couleur de ses yeux est différente. Pas une seconde les personnages ne se posent la question de cette ressemblance qui crève stupidement les yeux (mise à part une rapide phrase innocente d'un protagoniste dispensable) et le spectateur est censé être convaincu que ce sont deux personnes distinctes. C'est là le cœur de l'absence de crédibilité de ce film sorti vieux et usé de la machine à pondre des scripts, et pourtant ça ne donne qu'une vague idée d'à quel point l'œuvre est désagréable.
Créée
le 25 oct. 2018
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