There's nothing more foolish than a man chasing his hat
Millers Crossing est un film qui réussit à réunir les principaux mécanismes du film de mafia et une mélancolie subtile, une langueur, une sorte d'enchantement délicat, irréel, ressortissant de l'atmosphère d'un conte... Les frères Coen ne se contentent pas de nous livrer une histoire de truands bien ficelée, mais ils nous embarquent dans un univers à part entière, tenant presque de l'onirique, avec ses personnages caricaturaux, son ironie latente, et ses lieux emblématiques, dont notamment la déserte Miller's Crossing...
Le film, nous berce doucement, dans ce monde de racket et de disparitions, sans s'encombrer de détails superflus, et en se contentant, à la manière des frères Coen, de nous conter sans prétention la destinée de Tom Reagan, un accroc aux jeux traînant dans des affaires plus ou moins louches...
Son addiction au hasard sera d'ailleurs une des thématiques principales du film, puisque que Tom vit sa vie comme une partie de poker, prenant des risques, bluffant, perdant parfois, vivant une existence étrange détachée de la réalité, voyant tout comme un jeu.
C'est encore sur ce point que le film se rapproche d'un conte, les situations et les réactions en rapport avec Tom ont toujours une part d’irréelle, de fantasmagorique... Le tout sublimé par une des meilleures musique de film qui ait été faite, tant elle colle avec le propos général du film.