Pas de vent, pas d'avion, pas d'avion, pas d'avion.
Ultime film du maître Miyazaki, contrastant librement avec le reste de sa filmographie, Le Vent se Lève restera pour moi son film le plus marquant, le plus libre et le plus fort.
Si le fait que Miyasaki délaisse l'ensemble du folklore qu'il a créé au cours de sa filmographie, et qui est devenu l'emblématique de son œuvre, pourra rapidement perturber ses fans, voir les décevoir, le spectateur averti sera rapidement transcendé par la beauté du film. Si je dis ici spectateur « averti », c'est qu'il est important de remarquer que Le Vent se lève est un film difficile, qui ne plaira pas à tout le monde. En effet, le rythme est lent, l'intrigue principale n'est pas forcément passionnante et percutante au premiers abords et il est clairement nécessaire pour apprécier le film, de bien comprendre ses enjeux.
Ce sont ces enjeux, qui sont, à l'abri d'un premier plan plus léger, qui font la force incroyable que le film déploie.
Car Le Vent se lève, c'est avant tout l'histoire de la passion, pour quoi que se soit, et de tout les passionnés, les génies, ces forces de la nature que très peu peuvent réellement comprendre... (Miyazaki signe-t-il ici un film semi-autobiographique?).
L'histoire suit la vie de Jiro, ingénieur en aéronautique, qui sera, on le comprendra, le concepteur des tristement célèbres « chasseurs Zéro » Japonnais. Si Jiro est un garçon plutôt normal, sympathique et bienveillant, très travailleur et plutôt beau garçon, il est surtout passionné par l'aviation. Cette passion qu'il a en lui, cet amour qui le fait vivre aussi bien qu'il le détruit, voilà ce que raconte le film. A travers la vie de Jiro, ses voyages et ses expériences, son amour condamné à l'avance pour une femme malade, le film nous raconte l'histoire de toutes les grandes passions, celles qui nous rongent, celles qui nous obsèdent à tel point que rien d'autre n'a plus d'importance.
Que ce soit pour un artiste ou pour un amoureux, ce film nous concerne tous, nous l'ensemble du genre humain, car il nous pose une des questions principale relative à notre existence,
A quel point peut on être égoïste? Jusqu'où a-t-on le doit d'aller, sans se soucier du reste, si de cela dépend notre bonheur? Si c'est la seule chose qui peut nous rendre heureux, nous soulager?
Celui qui crée, est de manière permanente impliqué dans ce questionnement, ici Jiro collaborera avec les armés allemande et japonaise et laissera sa femme dépérir pour pouvoir se consacrer à la création de ses avions, même si il est aussi bien amoureux que pacifiste. On peut d'ailleurs remarquer le magnifique passage, où Jiro rejoins sa femme qui vient d'avoir une crise de grande gravité, et travaille dans le train, tout en pleurant sur ses notes.
Un film magnifique, qui nous offre son message dès son titre,
Le vent se lève, il faut tenter de vivre.
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