Mission réussie pour Brad Bird

Après Brian de Palma, John Woo et J.J. Abrams, c'est Brad Bird qui prend les commandes de la franchise, avec toujours Tom Cruise en tête d'affiche. C'est sa première réalisation en prises réelles et elle est si réussie, que sa version est la meilleure des quatre volets. Il nous surprend et donne un nouveau souffle à une saga en perdition.

L'entame du film laisse augurer du pire, avec cette course poursuite risible où Josh Holloway saute d'un bâtiment, se retourne en l'air et flingue ses deux poursuivants, tout en ayant eu le temps de balancer un objet se révélant être un matelas gonflable amortissant sa chute, vous voyez le truc ? Cela lorgne du côté de la version abracadabrante de John Woo, qui m'avait vu rire encore et encore, face au ridicule des situations.
La suite est plus captivante, grâce à un humour bienvenue et une répartition des tâches, au lieu de se focaliser sur le seul Tom Cruise. C'est un travail d'équipe et chacun à son moment de gloire, voir plusieurs, même si la scène de l'escalade de la tour Buyi Khalifa, suivi de la poursuite en pleine tempête de sable sont des moments forts, avec Tom Cruise au cœur de celles-ci. C'est le point d'orgue du film, tout est savamment orchestré, un cocktail réussi d'action, émotion et humour.

Le réalisateur Brad Bird surprend en faisant preuve d'une réelle maîtrise pour sa première réalisation live, après avoir exceller dans l'animation avec Le géant de fer, Les Indestructibles et Ratatouille. Il est aussi à l'aise dans les scènes d'actions, que dans le calme apparent des moments intimistes, mais surtout il ne semble pas être dépasser par l'ampleur du projet et la présence de Tom Cruise. Il apporte son humour et une dose de folie cartoonesque, rendant le film plus digeste que les précédents en ne se prenant pas au sérieux. C'est un blockbuster réussi, grâce aussi à son casting, avec la présence de Simon Pegg, l'élément comique de l'équipe et non le bouffon, ce qui fait une grosse différence. La scène de l'évasion est fabuleuse, Simon et Tom font preuve d'une complicité terriblement drôle et on comprend pourquoi il est un des rares acteurs à faire toujours parti de la franchise. L'introduction de Jeremy Renner est aussi une bonne idée, il devient rapidement l'alter-ego de Tom Cruise, qui semble vouloir lui passer le flambeau. Enfin, il y a Paula Patton, aussi active que ses partenaires. Elle n'est pas là pour être la belle plante, mais pour prendre et donner des coups. L'égalité des sexes est en marche, même si elle est seule avec trois hommes.

La faiblesse du film réside du côté des "méchants", Michael Nyqvist manque de charisme, mais surtout son personnage n'est pas développé, c'est le bad guy, il veut déclencher une guerre nucléaire, point. Léa Seydoux est plus intéressante, même si elle reste agaçante, le quatuor a une bonne raison de vouloir sa peau. Puis la fin s'étire pour mieux mettre en avant BMW, un placement de produit devenu récurrent, mais de la manière dont il est utilisé, renvoie aux débuts risibles du film. C'est dommage, tant le spectacle était jouissif, en nous baladant de Varsovie à Mumbai, en passant par Dubaï.
Cela en fait tout de même le plus réussi de tous, que ce soit dans ses scènes d'actions, son casting et surtout son atout majeur, le réalisateur Brad Bird, qui relève haut la main le challenge et confirme son talent, aussi bien dans l'animation, que dans les films en prises réelles, comme on pourra la constater plus tard dans A la poursuite de demain.

Le cinquième volet sort le 12 août sur nos écrans, avec un nouveau réalisateur Christopher McQuarrie, dont Jack Reacher avec déjà Tom Cruise, ne fût pas vraiment une réussite. Cela n'est pas rassurant, mais Brad Bird a su nous surprendre, en fera-t'il de même ? La réponse arrive à grands pas.