Des dialogues écrits avec le cul, des SFX moisis, des relents racistes & des aliens dégueulasses

Nukie et Miko sont deux gentils extra-terrestres qui s’amusent à voler dans l’espace sous la forme de boules lumineuses. Sauf qu’un beau jour, il se crashent sur la Terre. Nukie atterri en Afrique Centrale et doit tenter de trouver de l’aide au beau milieu de la jungle tandis que Miko se retrouve en Floride et est capturé par la Fondation Spatiale Internationale où il subira tout un tas d’expériences scientifiques. Ils vont devoir tout mettre en oeuvre pour se retrouver l’un et l’autre afin de retourner sur leur planète.

Nukie et Miko (1987) aussi appelé "Nukie", est une improbable réalisation que l’on doit à Sias Odendaal & Michael Pakleppa. Une production sud-africaine complètement fauchée et qui surfait sur l’engouement lié au succès du cultissime film de Steven Spielberg E.T., l'extra-terrestre (1982). D’ailleurs, à cette époque, les rip-off étaient légion, de pâles-copies qui étaient loin d’égaler l’original. On pourra notamment citer Badi aka "Turkish E.T." (1983), l’abjecte parodie Lui et l'autre (1983), Hyper Sapien - Les Visiteurs de l'Espace (1986), l’alien homosexuel Homoti (1987) ou encore le consumériste Mac et moi (1988).

Le film s’avère rapidement grotesque et ce, en grande partie à cause de l’apparence des extra-terrestres. Ces derniers sont particulièrement dégueulasses (une peau de lépreux, des yeux globuleux, un bide de buveur de bières et ils ont en permanence la morve au nez). Plutôt surprenant d’avoir rendu un tel aspect à des aliens pour un film qui se veut familial et par conséquence, à destination des enfants (si E.T. est loin d’être un canon de beauté, il n’est pas pour autant repoussant). A noter aussi qu’il est surprenant de constater que ces deux aliens parlent parfaitement notre langue, d’ailleurs la VF est particulièrement insupportable.

L’intrigue quant à elle s’avère relativement bête et simpliste. Nukie doit tenter de retrouver son frère Miko. On se retrouve donc à voir Nukie déambuler au beau milieu de la savane et faire la conversation aux animaux. Il croise sur sa route une girafe, un rhinocéros, des singes, … (d’ailleurs, l’anthropomorphisme des animaux nous rappelle Patrick Bouchitey et sa série télévisée "La vie privée des animaux"). Il trouvera de l’aide après d’un singe et surtout, auprès de deux jeunes indigènes (qui se feront répudier par leur village, pour avoir aidés les deux aliens). Miko de son côté, devient un rat de laboratoire pour le compte des américains qui lui font subir tout un tas d’expériences. Piqures, tuyaux dans le pif, … déjà que c’était le plus laid des deux (avec sa vieille gueule de fragile), cela ne va pas l’arranger. Heureusement, malgré la distance, tous deux parviennent à rester en contact par télépathie. Si bien qu’à bon nombre de reprises, on va entendre Miko chouiner le prénom de son frère (telle une complainte, s’en est tellement insupportable que l’on ne désire qu’une chose, qu’il daigne enfin crever des suites de ses expériences).

Ajouter à cela, des dialogues écrits avec le cul, des SFX moisis, quelques relents racistes (des afrikaners à la réalisation mettant en scènes des tribus africaines, on vous laisse imaginer le résultat), sans oublier quelques séquences WTF où Nukie entame une chorégraphie nocturne et se met à chier des feux artifices (en tout cas, on ne sait pas comment il fait pour les faire apparaitre) et Miko qui tchatche avec l’I.A. d’un superordinateur appelé "E.D.D.I" (Engin Décodeur de Données Informatiques), bref du grand n’importe quoi.

Bien évidemment, après avoir découvert un tel navet, on ne saurait que trop vous recommander d’éloigner vos enfants, à la rigueur, replongez-les devant E.T. ou Mac & Moi, mais absolument pas devant cette immondice.

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➽ Film vu dans le cadre d’une thématique « Invasion extra-terrestre »