Il faut faire abstraction d’un bon nombre d’éléments pour apprécier ce film, à commencer par Cruise jouant lui-même, et le remplissage habituel du cahier des charges du blockbuster : les combats aux évolutions éculées, les flashbacks, la scène de mythologie américaine, le baseball, la casquette, New York, etc, etc, etc.
Sur un scénario qui commence à devenir standard même pour les néophytes en SF (dont je suis), et qu’on retrouve surtout dans Moon ou The Island par exemple, le film déploie tout de même certaines qualités.
La première partie, assez étrange du fait de son artificialité assumée, est plutôt séduisante : calme et trop harmonieuse pour être vraie, y compris dans les scènes intimistes. Le décor, dans la lignée de Prometheus mais plus gris que noir, la fluidité des déplacements, ce grand calme sont autant d’atouts pour le genre.
Ensuite, la trame de circonstance reprend le dessus même si l’on a vu bien pire sur ce registre.
C’est comme toujours le désir d’un réel happy end qui fait sombrer l’ensemble, et c’est d’autant plus regrettable que le film aurait pu être plus que correct.
[SPOILER ALERT] Le plus intéressant, à mon sens, est cette insistance à filmer et démultiplier Tom Cruise, choix de l’ennemi comme représentant ultime de la race humaine, et choix de la Résistance comme son élu pour la sauver : existant à l’infini, immortel, héros sacrificiel ET de retour au home sweet home, le scenario dit bien ce qu’est la star aujourd’hui, un être de synthèse malléable à merci pour devenir le mytheme humain ultime.
Le prochain film le mettant en scène, Edge of Tomorrow, ne semble pas dire autre chose…