En fait, Oblivion, ce sont quarante-cinq superbes minutes. Une planète Terre dévastée offrant des paysages d'apocalypse zen splendides, un univers qui à défaut d'être original tient la route (Pour reprendre l'expression de @PFloyd, un "pot-pas-trop-pourri"), une Andrea Riseborough composant un personnage ambivalent aux petits oignons en parfait contrepoids à l'éternel Tom Cruise (Evidemment, si vous avez le bonhomme en grippe, même ces trois premiers quart d'heure vous seront insupportables). Tiendrait-on un bon film de SF à l'ancienne, dopé aux effets spéciaux discrets donc efficaces ? On y croit un moment...
...Et puis la carte sous-intrigue romance est abattue, et Oblivion commence à dérailler. Lentement mais sûrement. Pas vraiment scénaristiquement, pour une fois, ça tient presque la route (ne vous méprenez pas, vous n'aurez pas droit à une once d'originalité). C'est plutôt de l'intérêt qu'on porte au sujet qui se liquéfie peu à peu principalement à cause de scènes jeux vidéos qui s’enchaînent en alternance avec l'amourette fadasse. C'est franchement dommage, parce que la trame de départ n'oublie pas d'avancer, hélas avec l'aisance d'un pachyderme amputé de trois pattes. Si les dix dernières minutes font le boulot, que dire du dénouement
ne pouvant s'empêcher de quasi un foutu happy-ending niaiseux ? Raaaah mais quel gâchis !
Oblivion est un beau gâchis, qui s'extirpe des bas fonds habituels grâce à son esthétique et sa première partie franchement agréable à suivre. Mais zut à la fin l'histoire d'amour à la mord moi le nœud, on s'en tamponne le coquillard avec une babouche.
Sinon, Tom Cruise, il est quand même super fort, il arrive même à esquiver des éclairs. Balèze.