Comme quoi, on peut faire un film de 2h d'une platitude divertissante et 30 min de carnage absolu sans que cela ne gêne. C'est bien ce que j'adore avec Tarantino. C'est une tension qui monte, qui monte et qui explose. Simple et de bon goût.
Plus sérieusement, ce 9eme opus est presque excellent. J'ai passé un bon moment à admirer (osons ce verbe) cette brochette d'acteurs qui évoluent sur ce vibrant hommage à une année charnière dans l'histoire d'Hollywood. Ou comment un acteur sur le déclin naïf et con sur les bords accompagné de sa doublure désabusée affrontent la nouvelle réalité de leur monde.
Bien sûr, leur histoire s'entrechoque avec l'assassinat de S Tate, véritable toile de fond de ce film. Si Tarantino avait 3 ans au moment des faits, on sent chez lui une envie d'apporter sa contribution. Autant S Tate est plus que sublimée, autant B Lee n'est clairement pas mis en valeur (d'où la réaction opposée des proches à la sortie du film).
Que dire sur les acteurs ? B Pitt est lumineux. Dans sa retenue et ses mimiques, je le vois au sommet de son art. C'est précis et impeccable. M Robie est sublime, il n'y a pas d'autres mots. Sa prestation de S Tate est touchante, naïve et simple et la scène où elle est au cinéma et que l'un de ces films est projeté donne une belle confrontation entre Robie - Tate et Tate.
J'ai un peu plus de mal avec DiCaprio. Je le trouve beaucoup plus exalté dans un Jango Unchained que dans ce film. Les rôles sont bien sûr diamétralement opposé mais c'est au niveau de l'implication, je le sens un peu orbite (est-ce finalement une bonne nouvelle puisque c'est aussi son rôle en réalité ou est-ce ce que ça cache un loupé ? Je ne suis pas en mesure y répondre).
Pour le reste, les hippies prennent cher, très cher. Ils sont dépeints comme des connards arrivistes et des merdes pas tentées. Ce qui nous amène aux dernières vingt minutes. Que c'est beau. Que c'est jouissif. Je n'ai pas été choqué par la violence de ce que je voyais à l'écran mais par ce que j'avais l'impression de voir tous mes rêves se réaliser. Comme si Saint Quentin m'avait entendu.
Pour conclure : pas mon Tarantino préféré mais très bon cru. Vivement le prochain !