Pinocchio (1940) est le deuxième classique d'animation Disney. Il s'agit une nouvelle fois de l'adaptation d'un conte, Les Aventures de Pinocchio, de Carlo Collodi. Enfant, j'avais préféré ce dessin animé à Blanche-Neige et les Sept Nains. Adulte... eh bien, ce n'est plus le cas.
À mon avis, le point fort de Pinocchio c'est son histoire. Après une introduction un peu longuette, le long-métrage enchaine les péripéties à partir du moment où Pinocchio quitte la maison pour aller à l'école... école qu'il ne verra jamais. Victime de la cupidité de nombreux vilains, mais aussi de sa naïveté, il se retrouve embrigadé dans des aventures périlleuses. Et au moment où il semble enfin s'être tiré d'affaire, il devra affronter sa plus grande difficulté : sauver son père qui a été avalé par une baleine.
Je pense que c'est ce côté aventure qui m'avait beaucoup plu lorsque j'étais jeune. Il faut dire que la variété des lieux et des décors joue aussi. Une fois de plus, le visuel est excellent : il suffit de voir l'atelier de Geppetto fourmillant de détails, le déchainement de la mer sous l'impact de la baleine, ou l'animation toujours au top. Et tout cela fait à la main, s'il vous plait !
Ce Pinocchio est considéré comme l'un des plus sombres Disney. Et pour cause ! Les méchants sont légion, et pas un seul n'est puni pour ses actes. Ils se contentent de disparaitre une fois leurs méfaits accomplis... Difficile de trouver une morale à ça ! En même temps, ceci est un formidable pied de nez à ceux qui croient qu'on fait aujourd'hui des dessins animés plus « sérieux » qu'autrefois.
J'ai bien aimé Pinocchio, mais je dois avouer qu'il m'a un peu déçu sur certains points. Au niveau des personnages, je les ai trouvé moins attachants que ceux de Blanche-Neige et les Sept Nains. Geppetto n'est pas spécialement intéressant, Jiminy Cricket est trop sérieux, Pinocchio trop naïf, et les animaux sont moins présents.
Finalement, le principal intérêt de ce film, ce sont les méchants. Alors là, il y a du lourd ! Entre Grand Coquin qui va réussir à embrouiller Pinocchio à deux reprises ; Gédéon qui est de loin le personnage le plus amusant ; Stromboli qui est l'incarnation de l'Avarice ; et le terrible Cocher, que de choix ! C'est vraiment eux qui m'ont le plus plu. J'ajouterai Crapule, bien marrant en adolescent rebelle, et qui tient un discours très contemporain.
Il y a un élément qui est très présent dans Pinocchio, c'est la religion. Le père de Pinocchio travaille le bois, comme le père de Jésus. Il prie comme un chrétien, et la fée pourrait très bien être un ange. Elle donne vie à la marionnette une nuit, et c'est une nuit que Jésus nait. Le passage avec la baleine fait référence au livre de Jonas (Ancien Testament), où le prophète se fait avaler... par une baleine ! Et il y a sans doute encore d'autres références à la Bible.
Pinocchio égale Blanche-Neige et les Sept Nains sur de nombreux points. Il le dépasse même au niveau de l'histoire et des antagonistes. Mais il lui manque ce brin de folie qu'on trouvait dans le premier Disney, ce côté captivant et amusant. La bande-originale est nettement moins bonne, je l'ai trouvée presque transparente. Pinocchio est un bon dessin animé, mais à mon avis il est un peu en dessous de Blanche-Neige et les Sept Nains.