A Berlin Ouest, un homme, ayant délaissé sa femme et son fils, ne supporte pas quand celle-ci demande la séparation. Il se rend compte qu'elle a non seulement un amant, mais bien plus encore... Andrzej Żuławski a écrit le scénario alors que lui-même traversait un divorce compliqué, et était passé à l'Ouest quelques années auparavant. Ceci explique sans doute l'atmosphère malsaine que les visuels et l'intrigue dégagent en permanence.
Si l'histoire n'est pas limpide, à cause du comportement (volontairement) erratique des personnages, et des rebondissements très étranges lorgnant peu à peu vers le fantastique (on pense parfois à du Polanski), "Possession" possède une aura magnétique, entre le drame conjugal dur, et le film d'horreur inquiétant. Loin d'utiliser des espaces sombres et restreints, le réalisateur emploie des mouvements de caméra amples mais peu naturels, avec des décors vastes et très clairs, pour mettre mal à l'aise son spectateur.
Sans compter quelques intérieurs glauques, des effets visuels particulièrement réussis (certaines séquence de body horror évoquent du David Cronenberg), et des bâtiments berlinois filmés de manière oppressante. Sam Neill est excellent en mari froid qui disjoncte peu à peu, cédant à la violence, la folie, et la passion. Isabelle Adjani vaut également le détour en femme hystérique complètement paumée. En somme, ce film fantastique sur le divorce est original et anxiogène, et ne laissera pas indifférent.