Quand vient la nuit, à mes yeux, c’est avant tout le chant du cygne d’un grand acteur, James Gandolfini, décédé il y a plus d’un an… Il y interprète le cousin Marv, gérant d’un bar miteux de Brooklyn. Le bar sert en en réalité de dépôt pour l’argent sale de la mafia Tchétchène. Bob (Tom Hardy), cousin de cousin Marv, fait office de barman. Qui dit bar dit braquage et qui dit bar braqué appartenant à la mafia dit règlement de comptes. Il y a aussi une belle histoire entre bob et un petit chiot, Rocco, trouvé dans une poubelle, amoché par un grand gaillard très instable, Eric (Matthias Schoenaerts).


Même si le scénario est bon, l’histoire n’est pas ce qui est à retenir dans ce film. Les événements suivent une ligne directrice assez classique. Par contre, le jeu des acteurs vaut le détour ! Les personnages nous prennent à contre pieds. Voir un Tom Hardy timide, hagard (voir complètement paumé) et avec un regard fuyant nous change de ses rôles habituels où il distribue des marrons (Bronson, Warrior, Des hommes sans loi). Quant à Gandolfini, le voir en quinquagénaire désespéré et frustré de sa situation change aussi de son rôle mythique de Tony Soprano. Les confrontations entre Bob et Eric sont électriques. On sent la tension monter au fur et à mesure de celles-ci jusqu’au twist final.


Dennis Lehane, l’auteur de la nouvelle dont s’inspire le film n’est pas à son premier coup d’essai. On lui doit quelques bons films, tels que Mystic River de Clint Eastwood et Shutter Island de Martin Scorsese. Dans son roman, l’action se déroule à Boston (ville natale de Lehane) et non à Brooklyn.


Quand vient la nuit est un film plutôt lent, dont l’action et la violence ne se traduit pas une fusillade, mais par de longues secondes de tension où les protagonistes sont prêts à se sauter à la gorge.

Créée

le 22 nov. 2014

Critique lue 928 fois

14 j'aime

Vincent Ruozzi

Écrit par

Critique lue 928 fois

14

D'autres avis sur Quand vient la nuit

Quand vient la nuit
Velvetman
7

Quand vient la nuit

Michael R. Roskam est un réalisateur européen qui se fera à n’en pas douter, un petit nom outre atlantique dans les années à venir, comme a pu le faire son homologue Nicolas Winding Refn. D’ailleurs,...

le 15 nov. 2014

51 j'aime

Quand vient la nuit
Sergent_Pepper
4

Quand vient l'ennui

L’ascension de Michale R. Roskam avait de quoi faire vibrer : le diamant brut Bullhead était plus qu’une promesse, c’était un coup d’éclat, et son arrivée aux Etats Unis, entourés de Lehane,...

le 5 janv. 2015

44 j'aime

10

Quand vient la nuit
Théo-C
8

Plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien

Michaël R. Roskam est un cinéaste à suivre de près. Découvert, pour ma part, avec l'excellent et surprenant "Bullhead", le belge confirme ses qualités de réalisateur avec ce nouveau film made in...

le 17 nov. 2014

29 j'aime

Du même critique

Whiplash
Vincent-Ruozzi
10

«Je vous promets du sang, de la sueur et des larmes»

Whiplash est un grand film. Il est, selon moi, le meilleur de l’année 2014. Une excellente histoire alliant le cinéma et la musique. Celle-ci ne se résume pas à une bande son, mais prend ici la place...

le 20 janv. 2015

192 j'aime

11

Mad Max - Fury Road
Vincent-Ruozzi
9

Sur les routes de Valhalla

Je viens de vivre un grand moment. Je ne sais pas si c’est un grand moment de cinéma, mais ce fût intense. Mad Max: Fury Road m’en a mis plein la gueule. Deux heures d’explosions, de fusillades et de...

le 16 mai 2015

182 j'aime

21

The Irishman
Vincent-Ruozzi
8

Le crépuscule des Dieux

Lèvres pincées, cheveux gominés, yeux plissés et rieurs, main plongée dans sa veste et crispée sur la crosse d'un revolver, Robert De Niro est dans mon salon, prêt à en découdre une nouvelle fois. Il...

le 29 nov. 2019

153 j'aime

10