Quand vient la nuit, à mes yeux, c’est avant tout le chant du cygne d’un grand acteur, James Gandolfini, décédé il y a plus d’un an… Il y interprète le cousin Marv, gérant d’un bar miteux de Brooklyn. Le bar sert en en réalité de dépôt pour l’argent sale de la mafia Tchétchène. Bob (Tom Hardy), cousin de cousin Marv, fait office de barman. Qui dit bar dit braquage et qui dit bar braqué appartenant à la mafia dit règlement de comptes. Il y a aussi une belle histoire entre bob et un petit chiot, Rocco, trouvé dans une poubelle, amoché par un grand gaillard très instable, Eric (Matthias Schoenaerts).
Même si le scénario est bon, l’histoire n’est pas ce qui est à retenir dans ce film. Les événements suivent une ligne directrice assez classique. Par contre, le jeu des acteurs vaut le détour ! Les personnages nous prennent à contre pieds. Voir un Tom Hardy timide, hagard (voir complètement paumé) et avec un regard fuyant nous change de ses rôles habituels où il distribue des marrons (Bronson, Warrior, Des hommes sans loi). Quant à Gandolfini, le voir en quinquagénaire désespéré et frustré de sa situation change aussi de son rôle mythique de Tony Soprano. Les confrontations entre Bob et Eric sont électriques. On sent la tension monter au fur et à mesure de celles-ci jusqu’au twist final.
Dennis Lehane, l’auteur de la nouvelle dont s’inspire le film n’est pas à son premier coup d’essai. On lui doit quelques bons films, tels que Mystic River de Clint Eastwood et Shutter Island de Martin Scorsese. Dans son roman, l’action se déroule à Boston (ville natale de Lehane) et non à Brooklyn.
Quand vient la nuit est un film plutôt lent, dont l’action et la violence ne se traduit pas une fusillade, mais par de longues secondes de tension où les protagonistes sont prêts à se sauter à la gorge.