Après le film qui le pastichait avec amitié, l'attachant George Lucas in love, j'ai voulu m'intéresser à ce qu'avait pu faire le réalisateur barbu du même nom. Et il y en a eu des films. Beaucoup n'ont pas pu s'élever à cause de la célébrité étouffante de la saga de l'espace ou de celle de l'aventurier au fouet. Mais aussi à cause de leur qualité.
George Lucas voulait porter l'histoire de Radioland Murders à l'écran depuis les années 1970. Tenace, il réussit enfin au début des années 1990 à convaincre les studios Universal avec son histoire et en assura la production, tandis que Mel Smith se chargea de la réalisation et participa à quelques points du scénario. Pas de bol, le film a été un échec commercial retentissant.
Nous sommes en 1939 et une nouvelle station de radio profite de son premier soir de diffusion pour radiodiffuser un spectacle majestueux, accompagné de nombreux artistes. Toute l'équipe de la radio est sur le pont. Mais une série de meurtres entrave son bon déroulement. The show must go on, mais qui peut bien en vouloir à ce point à cette radio ?
Le cadre est impressionnant. Exotique. Il est assez rare que le cinéma s'intéresse de près ou de loin au monde de la radio, et ce film non seulement plonge dedans mais nous en montre une version passée mais majestueuse, où les shows se faisaient en directs. De nombreux spectacles que l'on peut voir dans le film sont d'ailleurs d'une grande réussite, en plus d'être des clins d'oeil à certains artistes de l'époque. Et tout ce petit monde autour fait penser à une fourmilière, avec des acteurs à des postes parfois surprenants. Christopher Loyd (Doc !) en ingénieur du son bricoleur et farfelu est excellent.
Le cadre est incroyable. La petite enquête policière se laisse suivre. Mais alors, où le film se plante-t'il ? Dans son humour. C'est du slapstick, soit de l'humour très visuel, très physique, avec des acteurs qui courent partout, se prennent les pieds dans le tapis, s'écrasent sur les murs, etc. Et c'est louable d'avoir voulu faire revivre l’humour de cette époque. Mais dans un numéro, cela aurait pu suffire, pas à l'échelle du film, c’est épuisant. Ce n'est pas drôle et cela semble forcé, comme si personne ne semble y croire.
Le film me fascine, car il a pour lui d'incroyables qualités, notamment dans sa facilité à retranscrire cette période et à le baigner d’une douce nostalgie. Mais il se foire en beauté dès qu'il essaye d'être drôle. Il est en décalage complet avec son cadre et ses histoires de meurtre. C'est un petit gâchis.