A l'origine, Radioland Murders devait être le nouveau film de George Lucas, après le triomphe commercial d'American Graffiti, vendu en même temps auprès du Studio Universal et de cette saga spatiale dont j'ai oublié le nom, mais ça va me revenir...
Ce film est censé rendre hommage au screwball comedy et au whodunit, car si tout se passe en 1939 dans un seul lieu, un théatre, c'est là où les gens à l'époque venaient écouter les informations, voir les publicités faites sur scène, voir des petites scènes improvisées par des acteurs.
C'est alors qu'un meurtre va être effectué, mais comme le show doit continuer malgré l'arrivée de la police, il va falloir trouver le coupable tout en donnant l'illusion de jouer devant le public.
Comme je le disais, le film se passe dans un seul endroit, et c'est filmé à un rythme frénétique, mais qui n'est qu'une illusion, une copie de ces comédies des années 30, dont un des représentants était L'impossible Monsieur bébé. Il n'a pas sa personnalité, et il faut dire que les acteurs sont tous terriblement mauvais, profitant du genre pour cabotiner comme ça n'est pas permis.
Il y a quelques hommages et clins d'oeils, comme la présence de l'acteur quasi-centenaire George Burns (qui avait d'ailleurs tourné des comédies de ce genre dans les années 1930), Rosemary Clooney (ce sera son dernier film), ou encore Christopher Lloyd, mais ça ne suffit pas pour le sauver de l'ennui total, et d'aller revoir fissa le chef d’œuvre de Hawks.
Quant au projet au lui-même, j'avoue qu'il est très intéressant. Il était donc en route depuis 1973, mais George Lucas, accaparé par sa guerre des étoiles, ne voulait plus s'en accaparer. On disait poliment que le film était en développement.
Jusqu'en 1993 où George Lucas se penche à nouveau sur le projet, et décide de le produire, tout en l'ayant coécrit, et de le confier à un réalisateur, Mel Smith. Mais si pour Smith, Radioland Murders était un film à réaliser, il a été pour George Lucas un terreau d'expérimentation pour sa future deuxième trilogie de Star Wars où, plusieurs années avant La menace fantôme, il a pu travailler sur des fonds verts, comme la scène d'introduction, ainsi que sur une technique de montage qu'il utilisera plus tard.
Le film en lui-même n'est déjà pas intéressant, et a été sanctionné par un four commercial terrible qui fait qu'il n'a pas remboursé 1/10e de son budget et qu'il est sorti directement en vidéo en France.
On va dire qu'il a fallu sacrifier un film pour que George Lucas puisse faire joujou avec ses futures technologies...