"They drew first blood, not me"
(Attention, cette critique contient quelques spoils)
Je n'avais quasiment aucun souvenir de First Blood. Je faisais partie de cette frange de la population, encore trop importante à mon goût, pour laquelle Rambo était synonyme d'hectolitres de sang, de dézingage intensif dans la jungle, de démembrage en quantités industrielles, et tout un tas d'autres joyeusetés. Mais je me souvenais tout de même vaguement que le personnage de John Rambo ne se résumait pas qu'à ça.
C'est donc naturellement que j'ai eu envie de le revoir, plus de 15 ans après mon premier visionnage. Bien m'en a pris ! J'ai même réussi à convaincre ma moitié de le regarder avec moi, elle pour qui le cinéma d'action n'est pas vraiment sa tasse de thé. Et puis ce fut l'occasion de voir Rambo pour la première fois en version originale.
Aussi confiant que je pouvais être à l'idée de retrouver un des "buddy" emblématique de mon adolescence, j'ai eu un premier choc en me rendant compte que la seule mort du film était un homicide plus ou moins involontaire.
Je ne m'attendais pas non plus à être retourné de la sorte à la fin. En effet, cette séquence concluant une traque haletante, avec ce vétéran blessé et acculé qui craque, cette justesse dans le jeu de Stallone, justifie à elle seule le visionnage du film. Poignant.
Et puis, à chaque apparition du Colonel Trautman, le joueur qui sommeille en moi ne put s'empêcher de sourire en repensant à l'influence qu'il a eu dans le design de Roy Campbell de la saga Metal Gear. Crenna est définitivement taillé pour ce rôle.
Je ne m'aventurerai pas à revoir les deux films qui ont suivi (je ne compte pas John Rambo, que j'ai apprécié), je préfère rester dans le traumatisme de ce First Blood, à l'image du héros de guerre brisé que j'ai pu suivre à nouveau, avec un plaisir non dissimulé, et un brin de nostalgie aussi.