Troisième long-métrage pour Steven Spielberg et première incursion dans la science-fiction. Nous somme en 1977. Fort de son succès interplanétaire des Dents de la Mer, le metteur en scène américain se permet de doubler son budget, de disposer de plateaux gargantuesques, d'effets spéciaux à la pointe de la technologie et même de s'octroyer notre François Truffaut national, le réalisateur français étant l'un de ses favoris. Il retrouve également l'excellent Richard Dreyfuss qui devient ici l'un des protagonistes principaux, un simple mari obnubilé par la vision de soucoupes volantes qui sont passées dans son patelin.
S'en suit alors une fantastique aventure où, parallèlement, un spécialiste français (Truffaut) tente désespérément d'établir un contact avec ces être venus d'ailleurs et une mère de famille célibataire voit son enfant enlevé par ces mystérieux OVNI lumineux. Tous ces personnages vont inéluctablement se rencontrer afin que chacun atteigne son but, sans quoi leur vie à jamais changée n'aurait plus de sens. Spielberg filme donc avec grâce et une certaine dynamique cette histoire originale imaginée par le grand Paul Shrader, entremêlant différentes intrigues tout en resserrant constamment son histoire principale.
De moments forts et inoubliables (l'effrayant enlèvement du jeune Barrie, la première apparition des soucoupes...) en scènes cocasses propres au réalisateur comme le moment de folie de Roy, Rencontres du troisième type est un monument de la science-fiction, véritable renouveau du genre de par son approche très réaliste et son rythme trépidant malgré une longueur évidente. Le metteur en scène américain se fiche d'ailleurs bien des aprioris, nous en mettant plein la vue avec de magnifiques effets spéciaux et des décors sans fin, usant de son budget confortable pour installer en plein désert de Gobi un vieux cargo réapparaissant des années après sa disparition.
Avec sa mémorable musique, son scénario palpitant et sa fin bien entendu culte, Rencontres du troisième type ne peut laisser indifférent, contrastant avec l'épopée spatial Star Wars, sortie la même année. Si la fameuse fin peut soit décevoir soit fasciner, Spielberg étant un réalisateur très visuel peu empreint au mystère, le long-métrage reste néanmoins un chef-d'œuvre accompli du genre, porté par une interprétation haut de gamme et un sujet quelque peu terrifiant, mille fois abordé mais quasiment jamais dans cette optique de curiosité et de non-dits. Un des meilleurs films de son metteur en scène, tout simplement.