Loin des collants verts et de l’univers coloré du film avec Errol Flynn, Robin des Bois Prince des Voleurs est la réponse à l’adaptation datée de John Irvin. Plus soucieux de proposer un long-métrage épique, réaliste et authentique, le film de Kevin Reynolds (La Bête de guerre) s'avère être une totale réussite regorgeant de cascades dantesques, de chevauchées fantastiques, de décors de rêves et d'un casting inoubliable.
Car si le rôle-titre est étrangement confié au Kevin Costner, celui-ci s’immisce parfaitement dans la peau du voleur au grand cœur, non-avare d’une bonne humeur contagieuse et de paroles aussi franches que recherchées. Face à lui, un Alan Rickman détestable en Prince Jean, vicieux, égocentrique et sans pitié, épaulé par une sorcière effrayante et des sbires à n’en plus finir. Côté gentils, on touche à la perfection avec ces acteurs sympathiques plus sales que jamais, dont les guenilles et les barbes n’ont d’égal que leur ingéniosité et leur malice.
Chose bienvenue et originale, la modification du scénario qui propose une trame plus riche en rebondissements comme l’arrivée de ce Maure au grand cœur interprété par un Morgan Freeman délicieux ou encore ce parent caché de Robin, jaloux de la réapparition acclamée de son frère alors disparu. Avec des combats magnifiquement bien orchestrés, des scènes anthologiques, une musique inoubliable et une réalisation hors pair, ce long-métrage d’aventures a encore sa place au panthéon des films du genre.