Dans ce Robin des bois, prince des voleurs, il y a Gollum déguisé en sorcière, Frodon déguisé en Kevin Costner, l’inénarrable Morgan Freeman en mode Uruk Haï converti au bien armé d'un sabre qui pourrait servir de poêle à frire pour un deuxième petit déjeuner de Hobbit, et un Alan Rickman plus inquiétant que le prince des ténèbres, plus pitoyable que Grima Langue-de-Serpent, plus survolté que Peregrin Touque, bref, complètement possédé par son rôle, oscillant entre burlesque et psychopathie, armé de répliques qui font toujours mouche.
La caractéristique principale de ce film, c'est que la moitié de son budget est passée dans le département fumigènes. Les monts brumeux, à côté, c'est un horizon clair et dégagé. Le reste a servi à embarquer des caméras sur des pointes de flèches, à mal filmer tout ce qui ressemble à de la baston plus moyenne qu'âgeuse et à se doter d'un scénario mou du genou (malgré la part fantastique discrète) qui met tellement de temps à décoller qu'une fois enfin lancé, c'est déjà fini.
Robin des bois, prince des voleurs, c'est indubitablement drôle. A dessein parfois, malgré lui souvent. Chaque année qui passe renforce son statut de futur nanard sympathique, qui plus est honnête dans sa démarche.
Un bon moment d'esclaffements sincères qui font tout à fait passer la pilule.
(Pourquoi ce parallèle avec le seigneur des anneaux ? Je ne sais pas, c'est venu comme ça en cours de séance).