Dans un futur pas très lointain, le coût de l'essence a grimpé en flèche, devenant un produit extrèmement rare. Un jeune instituteur gentil comme tout travaille sur un moteur d'un nouveau genre et découvre qu'il peut l'alimenter avec du sang. La bombasse du coin tremblotte de la petite culotte quand elle s'en rend compte, forcément, ça ne coure plus les rues des voitures. Alors Archie va devoir trouver de nouvelles victimes pour continuer à faire vrombir son moteur et s'attirer ses faveurs.
Un film très particulier que ce Sang plomb. C'est une comédie à l'humour assez noir, pétroleux, d'un esprit vraiment amoral. Ne comptez pas sur Archie pour avoir des remords. La faim justifie les moyens. Cynique et nihiliste, sans espoir pour les générations futures, le film est réalisé par de jeunes adultes à l'image du casting. L’essence nous a déjà bouffé, le monde du film pourrait être le nôtre. La fin, à ce titre, conclue admirablement un film qui, quand même, patine beaucoup de l'embrayage.
Filmé avec un budget ridicule, les moyens du (tableau de) bord se ressentent tout le temps, tout le temps. Les acteurs ne savent pas quoi jouer, certains décors sont piteux, et de plans en plans, c'est la foire aux faux-raccords. Amateurs de films bien léchés, aux carrosseries bichonnées, passez votre chemin, allez vous ennuyer ailleurs.
Mais hey, avec trois fois rien, cette folle équipe un film qui en démontre question originalité à d’autres productions. Il est amateur d’un bout à l’autre, débutant mais plein de bonnes intentions, fauché mais punk. Il va parfois dans le mur mais ne relachera pas l'accélération. Même le titre français n'a pas peur du jeu de mots. Sang plomb n’a pas le message politique d’un Soleil vert, mais ce n’est pas grave, il s’en fiche, et nous aussi.