Sortie de nulle part, réalisée par un inconnu, cette bombe terrifiante nommée Saw a fait l'effet d'une claque dans la gueule lors de sa sortie (française) en 2005. Prolongation du court-métrage éponyme sorti en 2003 qui mettait uniquement en scène le fameux passage du "piège à ours", le long-métrage ne dispose que d'un petit budget (seulement 1,2 millions de dollars), ce qui permet d'obtenir une pléiade d'acteurs confirmés mais surtout une liberté totale quant à la mise en scène.
L'épée de Damoclès des producteurs inexistante, le jeune malaisien James Wan peut dès lors proposer son film d'un machiavélisme rarement vu. Un scénario intelligent, une ambiance glauque, des décors sales, un suspense insoutenable et des scènes sanglantes : la recette parfaite pour faire de Saw un petit bijou du genre. Nous retrouvons donc des acteurs oubliés (Danny Glover, Cary Elwes, Dina Meyer...) confrontés à de nouveaux espoirs (Monica Potter, Leigh Whannell, Ken Leung...) autour d'une histoire aussi inédite qu'inspirée (notamment par l'inévitable Seven).
Se déroulant principalement dans une seule pièce, Saw joue sur les nerfs grâce à des flashbacks intelligents, une progression haletante et surtout un twist-ending renversant, se plaçant directement au panthéon du genre. Agrémenté de meurtres sanglants parfois insoutenables, le long-métrage trouve son juste milieu entre enquête policière nerveuse et huis-clos étouffant rempli de rebondissements. Loin des films d'horreur habituels, Saw réussit à nous tenir en haleine du début à la fin, se glissant ainsi parmi les meilleurs films de genre et sans conteste LE meilleur film d'horreur de l'année 2004.