Le mal est fait : contre l'avis de Wes Craven lui-même, la maison de production machine-à-fric Dimension a voulu faire de Scream une trilogie. Peut-être pour amasser plus d'argent, peut-être aussi pour clore la saga... Dans tous les cas, nous retrouvons avec un petit plaisir coupable les mêmes personnages que dans les précédents opus : Sidney, aujourd'hui traumatisée et recluse, Dewey, devenu désormais un garde du corps de star et bien entendu la toujours aussi opportuniste Gale, toujours à l'affut d'un scoop.
Leur personnalité a un petit peu évolué au détriment de nouveaux personnages pas assez travaillés, la quasi-intégralité de l'équipe de Stab 3, nouveau film dans le film. Le scénario s'avère cette fois-ci poussif, notamment dans l'identité du tueur et certaines scènes exagérées. On regrettera donc ce laissez-aller de la part de Craven, lassé de faire courir des jeunes à travers des maisons.
Ceci dit, une fois n'est pas coutume, on passons néanmoins un bon petit moment dans le monde impitoyable de Hollywood, avec de drôles de caméos (Jay & Silent Bob, Carrie Fisher...), des meurtres beaucoup moins fouillés mais une petite innovation très bien trouvée : le fameux "déformeur de voix" du nouveau tueur, capable de prendre le timbre de n'importe qui. Une originalité qui ne suffit cependant pas à rendre ce troisième opus pleinement réussi. Un épisode décevant donc comparé aux deux précédents mais toutefois agréable à regarder... le cerveau laissé à l'entrée !