Trois ans après le carton du pitoyable Scream 2, décision est prise d'offrir aux fans un ultime volet censé clôturer la saga en beauté... ce qui ne sera finalement pas le cas puisque surgira dix ans plus tard un quatrième épisode et une série télé. Si Wes Craven répond présent au poste de metteur en scène (après un détour par le mélo), le scénariste Kevin Williamson laisse sa place à Ehren Kruger, futur coupable des scripts faisandés des suites de Transformers.
Comme il l'avait déjà fait par le biais de Freddy sort de la nuit, Wes Craven profite de cet "ultime" épisode pour esquisser une mise en abyme du cinéma d'horreur et du système hollywoodien. Creusant davantage la frontière entre la fiction et la réalité, le cinéaste et le scénariste tapent donc sans vergogne sur un genre tombé en désuétude depuis bien longtemps et surtout, sur une industrie tentaculaire, apte à briser les plus innocents.
Un discours plein de bonne volonté mais asséné sans nuance ni pertinence, apparaissant même comme carrément hypocrite, tant le film ne propose absolument rien de neuf en échange, se vautrant sans retenue dans les travers qu'il dénonce. Avec une ironie rapidement agaçante, Scream 3 se contente pendant près de deux heures de cumuler les poncifs du genre, tout en faisant de gros clin d'oeil bien voyants aux spectateurs, le noyant sous une avalanche de caméos faciles, de références inutiles et de vérités toutes faites.
Torché sans aucun génie par un cinéaste venu encaisser son chèque sans se fouler, Scream 3 est d'un ennui mortel, virant à la parodie involontaire et affreusement mal joué. Aussi con que ses personnages têtes à claques (la scène du script annonçant les prochains morts, mon dieu...), le film s'apparente davantage à un Scary Movie qu'à un Halloween, jusqu'à une révélation finale d'une stupidité absolue, tentant de raccrocher opportunément les wagons au premier volet. Affligeant.