John Badham, capable du pire (Tonnerre de feu - 1983 & Drop Zone - 1994), comme du meilleur (La fièvre du samedi soir - 1977 & WarGames - 1983), réalisait ici un ersatz d’E.T., l'extra-terrestre (1982). Si le film emprunte beaucoup à l’œuvre culte de Spielberg, il sera lui-même très largement copié/inspiré à travers le film d’animation Wall-E (2008) des studio Pixar.
Short Circuit (1986) narre l’histoire d’une arme militaire (sous les traits d’un robot de combat) mise en place dans le cadre d’une expérience scientifique & militaire. Numéro 5 (c’est son prénom) se retrouve pourvu de la parole, d’une intelligence artificielle et des caractéristiques humaines lorsque la foudre lui tomba dessus. Complètement chamboulé, il trouve refuge chez Stéphanie avec qui, il va essayer d’échapper à sa condition de robot (et par la même occasion, en pièces détachées).
Imaginez un robot en lieu et place d'un extra-terrestre, qui est recueilli chez une nana (écolo à ses heures perdues) qui finira vieille fille à force d'accueillir tous les animaux errants d’Astoria. Comme dans le film de Spielberg, ils sont poursuivis par des militaires. Là où les enfants faisaient barrage aux forces de l'ordre, cette fois-ci, c'est la nana qui va s'efforcer de venir en aide au robot. Voilà pour les similitudes.
Si vous avez eu (quand vous étiez enfant) un robot en guise de jouet et si par chance, vous étiez tombé sur ce film étant gosse, impossible pour vous ne pas succomber aux charmes et à l’humour de Numéro 5, ce gentil robot doté d’une conscience. Maintenant, si vous n’avez jamais joué avec des robots et que vous découvrez ce film sur le tard, vous risquez fort de vous y ennuyer. En effet, Short Circuit (1986) accuse le poids des années, il jongle entre l'action et la comédie mais à trop vouloir verser dans la comédie familiale, il devient rapidement lassant, pour ne pas dire lourdingue. Avec ses inévitables personnages stéréotypés à outrance, entre les vilains militaires et les gentils (et parfois benêts) scientifiques. L’anthropomorphisme poussé à outrance, avec des gags qui n’en sont pas, des personnages fatigants (l’immonde VF de Fisher Stevens avec son ignoble accent pakistanais et Ally Sheedy, plus fatigante qu’autre chose).
Sous couvert de réaliser un film familial donneur de leçon (d’humanité et de tolérance), au final, le film accuse lourdement le poids des années, voir cette boîte de conserve sur chenilles se dandiner pendant 90min, s’avère bien long et lassant. Autant voir ou revoir le chef d’œuvre de Pixar ou le film culte de Spielberg.
A noter qu’il existe une suite intitulée Appelez-moi Johnny 5 (1988) et réalisée par Kenneth Johnson.
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