Avec Signes, M. Night Shyamalan continue de filmer à travers une histoire fictive ses opinions personnelles concernant des phénomènes inexpliqués. Ici, il s'attaque à ces fameux crop circles que l'on a maintes fois aperçus dans des champs aux quatre coins du monde. Un sujet original, intéressant, propice à des frissons que seul le metteur en scène indien peut communiquer. Et comme à son habitude, le réalisateur de Sixième Sens et d'Incassable multiplie les faux-semblants, les effets-choc et les plans-séquences inquiétants. Et comme à son habitude, il réussit avec brio à nous faire frissonner...
Après avoir avoir tourné par deux fois avec Bruce Willis, Shyamalan se penche désormais sur Mel Gibson qui fait un petit retour comme on les aime : parfait en père de famille veuf tentant d'élever ses deux enfants tout en s'occupant également de son jeune frère (l'excellent Joaquin Phoenix). Une petite famille tout ce qu'il y a de plus américaine vivant au milieu de champs immenses au sommet de la Côte Est des États-Unis. Une petite famille qui va être confrontées à des évènements inexpliqués de plus en plus inquiétants : crop circles dans leurs champs, apparitions fantomatiques, bruits suspects, présence de plus en plus réaliste au sein-même de leur maison...
La famille Hess commence autant à flipper que le spectateur et grâce à une mise en scène une fois encore maîtrisée, Shyamalan parvient à nous faire retrouver la chair de poule qu'on avait devant Sixième Sens. L'interprétation est un sans-faute, le décor simpliste parfaitement utilisé et le scénario, bien qu'un peu trop rocambolesque par moments, tient agréablement bien la route, parsemé de passages à glacer le sang dignes des meilleurs situations des romans de Stephen King.
En revanche, le final peut être mal vu par certains, le mystère s'épaississant considérablement pour être dévoilé de manière peut-être un poil trop directe, à la manière d'un Spielberg. Mais qu'importe, que l'on n'adhère ou pas au dernier pan du film n'empêchera nullement ce spectacle frissonnant qui dégage une fraicheur hitchcockienne des plus réussies, faisant de ce troisième long-métrage fantastique la preuve que son auteur est un nouveau ponte du genre.