Avec ce film, on pourra remercier les producteurs de la pitoyable franchise Paranormal Activity d’une chose. Réalisateur de L’Exorcisme d’Emily Rose et de l’injustement (et non curieusement, c’est vrai) admiré Hellraiser V, Scott Derrickson marque des points dans le domaine de l’épouvante-horreur avec ce Sinister.
Exemplaire du petit budget à gros succès, Sinister raconte la découverte de vidéos snuff fantasmagoriques par un écrivain en mal d’inspiration, récemment installé avec sa famille dans une maison dont l’histoire est marquée par un massacre. D’abord motivé par un cauchemar de son co-scénariste (Robert Cargill), le film de Derrickson est un produit raffiné, traditionnel (l’héritage de Shining ou même de Sadako, les références au Voyeur) mais agrémenté par ses propres manières et initiatives.
C’est du beau travail, exultant le genre (la bande-son ténébreuse, les calculs de la mise en scène), séduisant par son premier degré absolu, son rejet des circonvolutions, ainsi que son traitement des affaires plus personnelles. Le rapport d’un homme à son écriture et son jardin secret, les implications sur un couple de ses mystères et ses choix (superbes scènes d’empoignades conjugales), tout ça contribue à faire de Sinister un thriller surnaturel avec son supplément, l’épaisseur humaine qui fait les bonnes séances. Efficace.
https://zogarok.wordpress.com/2015/02/21/sinister/
http://www.senscritique.com/film/L_Exorcisme_d_Emily_Rose/critique/35138003