Autre personnage créé par Robert E. Howard, créateur de Conan, Solomon Kane n’a pas eu le même succès que le barbare cimmérien et ce, malgré les huit ouvrages qui lui furent consacrés. Après le film de guerre horrifique La Tranchée et le surprenant survival Wilderness, le réalisateur anglais Michael J. Bassett s'impose clairement dans une réalisation hollywoodienne qui n'a rien à envier aux productions du genre : décors éblouissants, combats bien chorégraphiés, effets spéciaux très convaincants et créatures originales, on voit nettement que le metteur en scène tente d'insuffler un thème épique à son œuvre, à la fois classique et personnel...
On retrouve donc démons, sorcières et autres suppôts maléfiques tenter d'éliminer le valeureux mais torturé Solomon Kane à travers un film sombre, dénué d'espoir et presque nihiliste. Et c'est dans cet univers froid que Bassett déploie ses facettes : son anti-héros est tantôt calme tantôt furibond, ses confrontations sanglantes, les meurtres sont inattendus (femmes et enfants en premier) ; le réalisateur n'a aucune pitié pour les plus faibles. On découvre donc un nouveau genre de film fantastique, magnifiquement mis en scène avec ce qu'il faut d'audace et de talent pour rivaliser avec les plus grands.
Bien sûr, le film contient son lot d'imperfections et en premier lieu des acteurs pas toujours convaincants. En effet, si James Purefoy arrive à gérer le premier rôle, il a parfois du mal à être crédible et récite son texte difficilement. Le reste du casting est plutôt académique mais s'en sort plutôt bien. D'autres légers défauts noircissent quelque peu le long-métrage comme un manque de cohésion entre des scènes rapidement enchainées mais dans l'ensemble, Solomon Kane est une réussite et surtout une grosse surprise pour un film hélas boudé de toute part dont on attend pourtant une éventuelle suite avec impatience.