L’avenir du peuple klingon ayant été dangereusement mis en péril par l’explosion de l’une de leurs planètes minières, ses principaux représentants se rendent à une conférence qui doit aboutir à la paix entre la Fédération et l’Empire klingon, escortés par l’USS Enterprise. Mais tout tourne mal lorsque le vaisseau du chancelier Gorkon (David Warner) est attaqué, et le chancelier assassiné. D’autant plus que les torpilles provenaient de l’Enterprise, mais que personne ne reconnaît les avoir tirées…
Il y a un traître à bord de l’Enterprise ! Le sixième épisode, et dernier de la première génération des longs-métrages Star Trek, prend la forme d’un thriller dans l’espace. Si le dénouement du thriller ne révolutionne pas le genre, le déroulement en est plutôt original, et la saga spatiale y gagne grandement. En effet, voilà enfin un épisode de Star Trek dont on a envie de connaître la fin !
De plus, le scénario, plutôt bien construit, trouve enfin l’équilibre qu’on aurait aimé voir dans les épisodes précédents. La première heure de Star Trek V l’avait déjà effleuré, mais ici, Nicholas Meyer maintient cet équilibre tout au long du film, grâce à un récit rythmé, à un humour rafraîchissant qui sait souvent faire mouche tout en sachant rester au second plan, mais aussi grâce au travail des décors. Il faut en effet remarquer que le cadre prend de l’épaisseur grâce au mélange d’ancien et de neuf (des peintures posées sur les murs du vaisseau lui donnent tout de suite plus de caractère) dans l’Enterprise, par exemple, et en donne aux personnages. D’ailleurs, on gagne enfin un méchant crédible en la personne de Christopher Plummer, qui déclame du Shakespeare en détruisant ses vaisseaux ennemis. C'est tout de suite plus classe, non ?
Enfin, la tension culmine dans une scène finale au rythme et au suspense hitchcockiens, lors de laquelle nos héros doivent à la fois se débarrasser d’un général rebelle dans l’espace et déjouer un complot sur Terre, qui menace la paix universelle, scène qui parvient à garder le spectateur rivé à son écran, ce qui avait rarement été le cas auparavant.
Et - qui l’eût cru ? - ce n’est pas sans un léger pincement au cœur qu’à la fin, on voit s’éloigner les personnages principaux, en se disant que c’était la dernière fois qu’on les voyait vivre ensemble une telle aventure. Le seul regret qui subsiste après un tel film, c’est qu’il ait fallu attendre le sixième épisode pour que la saga trouve enfin le ton qui lui convenait…