Nous sommes à la veille du 21ème siècle, une population fanatique et trépidante campe des semaines à l'avance devant les salles de cinéma pour décrocher le précieux sésame : une place pour voir Star Wars, la Menace fantôme, Le premier épisode d'une prélogie destinée à magnifier le plus grand méchant de toute l'histoire du cinéma populaire : Darth Vader.


L'attente était forte, incommensurable, mêlant plusieurs générations, populations aux goûts divers et variés issues de couches sociales différentes, regroupées par une même passion. Star Wars.


Et puis le film commence... Et les catastrophes s’enchaînent.


Lucas avait avec le Retour du Jedi initié un retour de la saga vers un public enfantin via ses Ewoks (contrairement au cultissime l'Empire Contre Attaque), conservant cahin-caha ce souffle de "tragédie grecque" dans sa narration.


La Menace Fantôme se définit comme un film pour enfants. Que ce soit dans les personnages, le ton, les scènes d'actions... Et le scénario. un copié collé scénaristique de l'épisode IV, avec Anakin gosse plutôt que Luke jeune adulte. Tout comme son futur fils, Anakin :



  • Est originaire de Tatooine

  • Est embarqué dans des circonstances rocambolesques dans de trépidantes aventures dans l'espace

  • Est accompagné d'un alien bizarre (Jar Jar Binks...)

  • A le béguin pour une princesse

  • Sauve une princesse

  • Fait exploser l'étoile de la mort, pardon, un vaisseau de la fédération du commerce car c'est un pilote de génie (Ah ben non en fait, il a juste accumulé des coups de chances miraculeux)

  • Fait parti d'un défilé de réjouissance en conclusion du film


Qu'un parallèle père / fils soit esquissé dans l'épisode I, d'accord, mais là, les ficelles sont tellement grosses qu'elles ont la circonférence d'un séquoia millénaire...


Cet épisode a ses bons moments. Bien que tout en image de synthèses vieillissant mal, les décors sont de très bonne facture. On plonge enfin dans les entrailles de Coruscant, Naboo, tendance architecture byzantine, est splendide, on retrouve la Tatooine de l'épisode IV, mais fourmillant de détails et de vie...


La musique de John Williams, bien qu'allègrement récupérée des épisodes précédents, est toujours aussi entraînante, avec des chœurs en surcouche bien amenés.


Côté action, la cours de Pods, certes complètement inutile, est un grand moment du film, hommage à peine voilé à Ben Hur. Et puis surtout, on découvre des chevaliers Jedi en pleine action, au sommet de leur pouvoir. Pour le coup, ils en font un peu (beaucoup) trop. Sauts virevoltants, moulinets de sabres lasers fortement déconseillés aux épileptiques... Les combats de la trilogie d'origine font pâle figure techniquement, et ont pourtant un impact émotionnel bien plus important.


Là où La Menace Fantôme pose problème, c'est sur la redéfinition d'un principe fondamental de l'univers Star Wars : la Force.


La Force était auparavant une énergie mystérieuse, une forme de magie réservée aux initiés, une quasi religion en désuétude dont Darth Vader semblait être le dernier adepte au début de l'épisode IV.


Dans la Menace Fantôme, la Force, et bien... C'est une épidémie. A l'échelle de la galaxie. Les midi-chloriens, bactéries envahissantes présentes sur tous les systèmes (hem...), dans tous les organismes, sont à l'origine de la Force. Un simple détecteur de midi-chloriens permet de déterminer si un tel ou un tel est apte à devenir Jedi. Au délà de l'eugénisme éhonté transpirant de ce concept (heureusement qu'ils n'ont pas le droit de procréer ces Jedis !), la part mystique de la Force s'efface au profit d'une bête science calculatrice... (Concentration moyenne de 2499 midi-chloriens ? Recalé !)


Le mythe en prend un coup.


"Que les midi-chloriens soient avec vous"... Je ne sais pas vous mais sa sonne beaucoup moins bien à mon oreille.
Critiques prélogie : La Menace fantôme - L'attaque des clônes - La Revanche des Sith


Critiques trilogie : La guerre des étoiles - L'empire contre-attaque - Le Retour du Jedi


Critiques Disneylogie : Le réveil de la force

Créée

le 25 mai 2011

Modifiée

le 4 sept. 2012

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Hypérion

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