Jack Arnold a fourni quelques morceaux d'anthologie du fantastique et de la SF des années 1950 : L'étrange créature du lac noir en 1954, un des premiers films en 3D ; L'Homme qui rétrécit en 1957. Entre les deux, il dirige Tarantula, où une araignée mutante se libère de la tutelle de son créateur (un scientifique philanthrope) pour partir se balader dans les environs, laissant quelques cadavres sur son sillage. Comme les deux autres exploits d'Arnold, celui-ci est retenu surtout pour ses effets spéciaux (et accessoirement pour la présence d'un figurant nommé Eastwood).
Rapporté à tout ce qu'on peut voir de l'époque, ils s'avèrent impressionnants. L'araignée géante est crédible, l'acromégalie subie par le professeur Deemer troublante de vraisemblance. Pour le reste, le résultat est sans grande densité mais sans incidence aussi, quoique l'idylle entre Hastings et Clayton prend énormément de place et retarde l'essentiel. C'est du bis haut-de-gamme et léger, avec une histoire simple, une narration vive et directe, brodant sur des thèmes convenus.
Arnold a repris le scénario (écrit par Fresco) d'un épisode de Science Fiction Theatre, série télévisée US diffusée le samedi soir entre 1955-57. Les logorrhées de L'étrange créature, ou ses fantaisies romantiques patraques, ne sont pas au rendez-vous. Ce produit classiciste et soigné manque d'inspiration et de culot, privilégie l'efficience et la prudence (la star ménage ses apparitions). Ainsi il s'épargne les fautes ou errances de nombreux de ses homologues, à commencer par les théories branlantes et les laconismes vaseux.
https://zogarok.wordpress.com/2015/10/01/tarantula/