Certains producteurs ont parfois des idées de génie. Ainsi, si le public éprouve une répulsion instinctive envers les arachnides, pourquoi ne pas lui proposer une araignée géante détruisant tout sur son passage ? Un concept aussi con que grandiose qui fonctionne du tonnerre sous la direction de Jack Arnold.
Construit autour d'un scénario extrêmement schématique et prévisible, "Tarantula !" ne nous épargne aucun cliché de l'époque, et surtout, nous noie sous un déluge d'explications scientifiques terriblement longues et parfaitement inutiles, le spectateur sachant déjà de quoi il retourne. Ajoutez à cela le flirt inoffensif d'un couple vedette aussi transparent que le soutif de Samantha Fox et vous aurez une idée des trois premiers quarts d'heure, franchement ennuyeux.
Oui mais voilà, nous avons devant les yeux un monster-movie de la grande époque mettant en scène une araignée géante et cela fait toute la différence. Mise en garde contre les dérives de la science tout autant que charge contre les expériences faites sur les animaux, "Tarantula !" vaut son pesant de cacahuètes quand il daigne enfin montrer son horrible star à huit pattes, mélange de différentes techniques d'effets rudimentaires à l'efficacité aussi simple que renversante.
Face à une véritable tarentule grossit à l'extrême via la magie du cinéma, le spectateur ne pourra que ressentir un énorme frisson face à une vision aussi cauchemardesque, un dégoût atroce devant ces énormes pattes se déplaçant nonchalamment dans le champ. Les séquences d'attaques, tout comme la première apparition de la bestiole n'ayant pas encore atteint sa taille finale, sont la véritable raison d'être d'une bande au charme indéniable malgré l'inintérêt de ses scènes d'exposition. On pourra également s'amuser à reconnaître un tout jeune Clint Eastwood encore inconnu.