Une séquence d’introduction de 20min devenue culte, donnant lieu à un slasher efficace !

Jill est une étudiante qui occupe ses soirées en faisant du baby-sitting. Un soir, pendant qu’elle garde les enfants du Dr. Mandrakis, elle reçoit d’incessant appels téléphoniques. A l’autre bout du fil, une étrange voix lui murmure sans cesse la même phrase « Êtes-vous allée voir les enfants ? ».


Après The Sitter (1977), son court-métrage horrifique de 20min, Fred Walton le retranscrit sous la forme d’un long-métrage (son premier film). Remettons-nous dans le contexte, les années 70 voient débarquer un nouveau cinématographique, il s’agit du slasher. Cela a commencé avec Black Christmas (1974) de Bob Clark, avant que d’autres ne lui emboitent le pas, notamment Halloween : La Nuit des Masques (1978) de John Carpenter, avant que d’autres cinéastes prennent la relève, avec plus ou moins de succès.


Pour étirer son court-métrage initial, le passant de 20 à 90min, le réalisateur a dû tout réécrire et surtout, rajouter tout un pan d‘histoire qui n’existait pas. Ainsi, le film se retrouve composé de 3 parties inégales, la première est celle du baby-sitting (une scène d’ouverture de 20minutes devenues cultissime et qui aura inspiré bon nombre de cinéastes par la suite). La seconde partie se déroule 7ans plus tard à Los Angeles,


on y apprend que le tueur en série s’est échappé de l’asile et l’inspecteur en charge de l’affaire (devenu entretemps détective privé) reprend du service et est bien décidé à le traquer jusqu’au bout.


Quant à la troisième et dernière partie, on retrouve Jill, qui est devenue mère de famille.


Fred Walton ne se démarque pas de ce qui a pu être fait par le passé, il emprunte d’ailleurs beaucoup au film de Bob Clark. Mais là où il fait fort, c’est via sa séquence d’introduction, il fait monter le suspens intelligemment, avant de prendre de la distance avec le slasher pure et dure, en alternant entre le film d’angoisse, le drame psychologique et le thriller, notamment lorsque Curt Duncan parcourt les rues de L.A. à la recherche « d’une amie » en harcelant la première femme qui lui tombe sous la main. Une séquence d’introduction avec laquelle Wes Craven rendra hommage à travers son film Scream (1996).


Le film s’ouvre comme un slasher (remarquable première partie) avant de bifurquer vers le thriller. Si la première partie s’avère irréprochable, la seconde quant à elle s’avèrera moins percutante, avant de revenir vers le slasher pour clôturer le film. La force du film réside bien évidemment dans son introduction mémorable mais aussi et surtout, dans le choix de ses acteurs, Carol Kane (Jill), Charles Durning (le détective), Colleen Dewhurst (Tracy) mais surtout, Tony Beckley (Curt) qui incarne le tueur en série. Un physique passe partout, ce qui lui confère une certaine aura.


Enfin, il est intéressant de constater que le film est quasiment dépourvu de jump-scare, alors qu’à notre époque, c’est hélas devenu monnaie courante d’en mettre un paquet, histoire de faire frissonner n’importe quel ado en mal de sensation forte. C’était ça aussi la force de frappe de Fred Walton, celle de nous tenir en haleine et de nous entraîner lentement mais surement au cœur de l’horreur, sans artifice bidon, mais grâce à une mise en scène soignée et diablement efficace.


Par la suite, Fred Walton réalisera une suite pour la télévision avec Appel dans la nuit (1993) et près de 30ans plus tard, un (pitoyable) remake éponyme (2006) du film d’origine, réalisé par Simon West (Les ailes de l'enfer - 1997) verra le jour au cinéma, interprétée par la ravissante Camilla Belle.
A noter enfin qu’il existe un film intitulé Terreur sur la ligne 2 (1989) de Tony Wharmby, mais ce film n’a rien à voir, ni de près, ni de loin avec le film de Walton. Il s’agit d’un titre mensonger de la part du distributeur (le film existe aussi sous le titre "Désolé, l'assassin est toujours occupé").


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le 18 mars 2021

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