Le film commence sur une reprise de "I will survive" tout en nous présentant une entreprise lambda de cadres anonymes. On peut éteindre à ce moment-là et on a tout compris au film.
Car c'est l'un de ses problèmes : le manque de subtilité. Même Battle Royale était bien plus mordant et subversif. On veut nous faire comprendre que l'homme est un loup pour l'homme et que le capitalisme n'est que le marchepied du darwinisme social ? On aimerait juste que ce soit fait avec plus d'originalité qu'ici : une méchante société enferme des gens et leur demande de s’entre-tuer. Bon, oui, c'est sadique... mais c'est surtout déjà-vu et complètement improbable. Quid des familles ? Des amis ? De la police ?
Mais même si ça ne tient pas debout, pourquoi pas. C'est peut-être le futur proche, c'est Bogota, au moins on peut se concentrer sur le jeu de massacre. Mais le suspense disparaît très vite vu que la situation ne laisse pas beaucoup d'espoir de toute façon : ils sont constamment surveillés et sont abattus à la moindre incartade ? À moins d'un deus ex machina, on ne voit pas vraiment comment ils peuvent s'en sortir. Donc on attend. Et on regarde des gens se faire exécuter sur fond de musique d'opéra, sans vraiment pleurer sur leur sort.
Car voici un autre problème : aucun personnage n'est réellement attachant. Et ceux qui ont des têtes de salauds (et qui ont déjà passé leur carrière à jouer des méchants) jouent... les méchants. Rien de nouveau sous le soleil.
Les personnages sont prisonniers de leur tour et le spectateur l'est d'une histoire qui n'a pas les moyens de ses prétentions. Pas passionnant donc. Dire que c'est écrit par James Gunn et réalisé par Greg McLean... quelle déception.