Le film raconte la genèse de Wonder Woman, et la vie des trois personnes qui en sont à l'origine - le professeur William Marston, sa femme, le docteur Elizabeth Marston et leur maîtresse Olive.
La réalisatrice, Angela Robinson, signe une biographie passionnante et une histoire d'amour singulière, émouvante et vraie.
"Vraie", pas uniquement parce qu'elle a existé (le film romance grandement la réalité), mais parce que l'on sent un amour sincère de la réalisatrice pour les protagonistes, incarnés avec sensibilité par Luke Evans, Rebecca Hall, et surtout Bella Heathcote, qui rayonne dans un mélange de fragilité et de liberté.
Leur histoire est tantôt surprenante, tantôt touchante et souvent tendre.
Mais au-delà de sa beauté, elle est aussi particulièrement stimulante sur les plans intellectuel, social et sociétal.
On est séduit par le progressisme de ces trois personnes au cœur des années 40 (superbement reconstituées), et légèrement consterné quand on se rend compte que de telles histoires sont encore rarement représentées à l'écran aujourd'hui dans des films grand public sans qu'un arc narratif conformiste vienne in fine les condamner.
On sort du film avec l'envie de redécouvrir Wonder Woman, et ce sentiment un peu triste que celle de 2017, incarnée par Gal Gadot, est autrement plus fade et rétrograde que ne l'était celle de l'époque. Si seulement Patty Jenkins avait pu voir ce film avant de réaliser le sien... ou avait pu avoir plus de cran pour faire de la Wonder Woman nouvelle une véritable icône féministe.
Un film à ne pas manquer. Même s'il enjolive (ou déforme) certainement les événements et les personnages, il le fait à bon escient, et fort subtilement.