The Crow : Salvation et Wicked Prayer sont comparables à Paul Ws Anderson et Uwe Boll; si l'un n'est pas qualitativement merdique, il n'est rien à retirer du dernier, infamie de toutes les infamies, plaies de l'Egypte compactées en un seul film cauchemardesque. Traumatisme de tous les fans, ignominie dont on ne prononce pas le nom, ce quatrième épisode des aventures du corbeau vengeur partait mal dès l'annonce de son casting; un Edward Furlong dans sa période de déchéance accompagné de Danny Trejo dans l'habituel rôle du mexicain, de Tara Reid en bimbo diabolique et de David Boreanaz (celui de Bones, oui) interprétant le diable.


Réduite à de si parodiques personnages, la saga The Crow, qui brillait par la noirceur et la profondeur de ses personnalités diversifiées, semble ne plus rien avoir à nous offrir en terme de divertissement de qualité; le teint propre aux dtv sans le sou, The Crow : Wicked Prayer perd le gothique pleurant de l'oeuvre de Proyas et, plus tôt, de celle d'O'Barr, pour se galvauder d'un inesthétisme gerbant rappelant les débuts d'un Rodriguez, la version porcherie.


Etrangement laid, Wicked Prayer se coltine des filtres d'images et des couleurs d'éclairages le catégorisant directement dans la catégorie des séries Z post-20ème siècle, semblable aux film de zombies d'Asylum. S'y débat vainement un Edward Furlong en quête de gloire, redescendu du piédestal d'avoir été l'espoir cinématographique de sa génération, grimé déjà plus talentueusement que le triste corbeau de Mabius sans être vraiment plus crédible.


Et si sa version se rapproche enfin de celle du personnage d'Eric Draven, les pseudos phrases poétiques/amoureuses/philosophiques de comptoir que nous tire sans arrêt Furlong, à défaut de nous faire réfléchir, continue d'empêtrer cet ultime épisode (avant longtemps, je l'espère) dans la fange des écritures sans talent ni réflexion, conglomérat de tous les clichés des films à l'eau de rose et des histoires vengeresses ultra violentes.


A cela vient s'opposer la personnalité de nos méchants, incarnations du mal si caricaturales qu'ils en deviennent des cas d'école de ce qu'il ne faut pas entreprendre comme caractérisations d'antagonistes au cinéma (ou dans l'art en général). Outre d'innombrables incohérences qu'ils serait trop long d'énumérer, notons que l'évolution de nos méchants se basent, pour les sous-fifres de Boreanaz, sur une pseudo remise en question jamais plus développée que cela, elle-même source de comportements inexplicables des personnages et contraire aux réticences qu'ils éprouvent à l'idée de faire venir le diable sur terre (magnifiquement interprété par l'ami David, bien plus proche d'un Elvis que de Méphisto).


A ce point stupide et laid qu'il en devient navrant, The Crow : Wicked Prayer réussit, tout comme Salvation, là où La Cité des anges avait échoué, d'être si mauvais qu'il en devient drôle, puis vire à l'hilarant quand résonne les notes de la dernière demi-heure, jusqu'à l'apogée de la connerie, le summum du what the fuck : la cérémonie de résurrection de Satan, si perchée qu'elle devrait être fort appréciable sous prise d'acide. Un délire complexe à retranscrire à l'écrit qui n'en reste pas moins mauvais pour autant.

FloBerne

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