Le site est en ligne, vous pouvez désormais revenir à vos activités habituelles. On vous remercie pour votre patience et votre soutien !
(Il est encore possible que le site rencontre quelques problèmes de performance)

Premier film en anglais du réalisateur Grec Yorgos Lanthimos, The Lobster est une oeuvre déroutante, absurde et teintée d'humour noir. Son prix du jury au festival de Cannes, couronne son originalité et son ton décalé. C'est une étrange aventure à laquelle le spectateur est convié, bien loin des productions habituelles.


David (Colin Farrell) se retrouve célibataire. Ce délit lui vaut d'être conduit dans un hôtel, où il a 45 jours pour retrouver l'amour, au risque de finir transformer en homard.


The Lobster est un film indéfinissable. Le synopsis n'aide pas vraiment à comprendre dans quoi on va se retrouver, tout comme la scène d'ouverture. On ne sait rien des personnages, juste qu'ils sont célibataires et doivent se plier aux règles de ce lieu, ressemblant à une prison. Comme David (Colin Farrell), on découvre cet étrange univers et on va faire la rencontre de l'homme qui zozote (John C. Reilly) et l'homme qui boîte (Ben Wishaw). Des amis bizarre dans un endroit étrange, cela semble finalement normal.
Au contraire, le but est clair : l'amour ou devenir un animal. David a choisi d'être un homard, ce qui explique le titre. Mais dans un laps de temps aussi court; même s'il peut être rallonger en éliminant des solitaires dans la forêt; ce n'est pas si facile, à moins.....


Colin Farrell est méconnaissable. Le casting fonctionne à merveille dans ce monde absurde. Ils sont tous à contre-emploi, loin de leur univers habituel ou presque. Colin Farrell s'est taillé un nouveau physique, pour un rôle qui lui sied à merveille. C'est surtout visuel, on est pas loin du cinéma muet, grâce à une interprétation et réalisation tout en sobriété. Yorgos Lanthimos tourne en lumière naturelle, avec des acteurs sans maquillage en Irlande. C'est une belle collaboration européenne, avec une touche américaine.
Les plans sont beaux, comme des portraits à l'absurdité déstabilisante. La femme sans coeur (Angeliki Papoulia) représente la cruauté qui règne en ce lieu. Elle ne compte que sur elle, en attendant son alter ego. Au contraire de la femme aux petits gâteaux (Ashley Jensen), pressée de trouver l'élu. Chacun a sa propre personnalité, mais ils doivent rentrer dans le moule, pour retrouver la liberté. Enfin, une certaine liberté puisqu'ils doivent partis en couple, c'est ça ou devenir un animal.


La liberté de choix n'existe plus. Le célibat est un délit et la solitude est marginale. Dans ce monde, deux univers cohabitent mais chacun à ses contraintes : on est soit seul, soit en couple. La société impose un mode de vie, il n'en existe pas d'autres, il faut l'accepter ou vivre dans les bois.
La femme semble avoir pris le pouvoir. Dans l’hôtel, c'est Olivia Colman et dans les bois, Léa Seydoux. Cela ne rend pas le monde meilleur, les règles restent les règles, on ne peut les outrepasser, au risque d'en payer le prix. Comment vivre dans ce monde, doit-on être dans la norme ou fuir ce schéma ? Finalement, devenir un animal n'est-ce pas plus mal ? Sauf si on se retrouve dans la scène d'ouverture où à proximité d'une psychopathe.
Mais a-t'on vraiment un choix ? Sommes-nous libres ? Peut-on vivre en étant en-dehors des conventions sociales ? Chacun va vivre différemment l'histoire et en tirer ses conclusions. On va passer à côté de certains sujets de réflexion, comme on va en trouver alors qu'il y en avait pas. C'est comme se retrouver devant un tableau blanc et le définir selon sa sensibilité. C'est comme cela que je conçois ce film qui ne ressemble à rien d'autre, mais offre diverses émotions.


Une oeuvre fascinante, déroutante, perturbante, envoûtante, etc....C'est un voyage original, s’essoufflant sur la fin, mais qui reste un moment intéressant. L'humour décalé, l'absurdité de certaines scènes et même la violence sont séduisants. A voir, pour le croire.

easy2fly
7
Écrit par

Créée

le 29 oct. 2015

Critique lue 3.9K fois

7 j'aime

Laurent Doe

Écrit par

Critique lue 3.9K fois

7

D'autres avis sur The Lobster

The Lobster
Sergent_Pepper
6

Société profasciste des animaux.

The Lobster fait partie de ces films qui font les frissons de l’annonce de la sélection, quelques mois avant le festival de Cannes : un pitch singulier, un casting de rêve prêt à se compromettre, et...

le 26 nov. 2015

159 j'aime

16

The Lobster
pphf
4

Homard m'a tuer

Prometteur prologue en plan séquence – avec femme, montagnes, route, voiture à l’arrêt, bruine, pré avec ânes, balai d’essuie-glaces, pare-brise et arme à feu. Puis le passage au noir, un titre...

Par

le 31 oct. 2015

143 j'aime

33

The Lobster
JimBo_Lebowski
5

Lapin mécanique

Je partais avec un sentiment assez contrasté avant de voir ce Lobster, à l’image de mon expérience de deux autres films de Lanthimos, enthousiasmé par Canine et rebuté par Alps, le cinéaste grec...

le 30 janv. 2016

113 j'aime

8

Du même critique

It Follows
easy2fly
4

Dans l'ombre de John

Ce film me laissait de marbre, puis les récompenses se sont mises à lui tomber dessus, les critiques étaient élogieuses et le genre épouvante, a fini par me convaincre de le placer au sommet des...

le 4 févr. 2015

64 j'aime

7

Baby Driver
easy2fly
5

La playlist estivale d'Edgar Wright à consommer avec modération

Depuis la décevante conclusion de la trilogie Cornetto avec Dernier Pub avant la fin du monde, le réalisateur Edgar Wright a fait connaissance avec la machine à broyer hollywoodienne, en quittant...

le 20 juil. 2017

56 j'aime

10

Babysitting
easy2fly
8

Triple F : Fun, Frais & Fou.

Enfin! Oui, enfin une comédie française drôle et mieux, il n'y a ni Kev Adams, ni Franck Dubosc, ni Max Boublil, ni Dany Boon et autres pseudos comiques qui tuent le cinéma français, car oui il y a...

le 16 avr. 2014

52 j'aime

8