Depuis son retour avec le génial Kiss Kiss Bang Bang, Shane Black a sans aucun souci gagné les faveurs de Hollywood pour écrire et mettre en scène le nouveau volet de la saga Predator. « Quoi de plus normal pour celui qui a eu un petit rôle dans le premier film que de réaliser le dernier en date ? » se sont dit les producteurs. Sauf qu'il ne faut pas oublier que s'il est un scénariste brillant et inventif, parfaitement à l'aise dans le buddy movie, Shane Black n'est pas un très bon réalisateur en matière de blockbusters franchisés, en témoigne le franchement raté Iron Man 3.


Avec cette suite aux deux premiers opus, Black nous livre ainsi une comédie d'action lourdingue, inappropriée et mal fichue, où les rares bonnes idées sont utilisées à la truelle et où les incohérences multiples sont légion. On connait les déboires qu'a connu le film : remaniement du scénario par la production, reshoots obligatoires, scènes supprimées (notamment à cause d'un acteur à qui on a découvert des mails pédophiles)... Résultat : le long-métrage ne ressemble à rien, le scénariste-réalisateur tentant tant bien que mal de proposer quelque chose de logique à regarder.


Ceci dit, problèmes de production ou pas, le scénario original conservé n'avait déjà rien de dingue : une escouade d'anciens Marines comprenant notamment un blagueur invétéré, un chaman et un quasi-débile atteint du syndrome de Gilles de la Tourette font équipe avec une biologiste (qui en un claquement de doigts devient une guerrière intrépide) pour sauver le fils de l'un d'eux des griffes d'un Predator lui-même traqué par un über-Predator géant et des Preda-chiens en CGI tous pourris. Et — cela va de soit — sauver le monde.


Partant dans tous les sens, dénué d'une quelconque logique dans ses évènements, au rythme bâtard et aux séquences d'action au mieux déjà vues au pire illisibles, The Predator est un ratage intégral, son réalisateur ayant choisi d'imposer sa patte comique tout au long du métrage en oubliant d'y incorporer ce qui faisait le charme des deux premiers films. Plus une parodie qu'une suite ou même un hommage, ce nouveau film enterre définitivement une franchise qui n'avait jamais lieu d'être.

MalevolentReviews
1

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Pires films 2018 et Les director's cuts qu'on aimerait voir un jour...

Créée

le 9 avr. 2019

Critique lue 176 fois

2 j'aime

Critique lue 176 fois

2

D'autres avis sur The Predator

The Predator
Star-Lord09
7

Blacksploitation (Black review sans spoils)

BLACK STYLE Posez-vous la question : Depuis quand avez-vous vu ne serait-ce qu'une once d'idée décalée ou subversive dans cet océan de blockbusters taylorisés, rutilants et lisses ? Il serait plus...

le 20 sept. 2018

81 j'aime

59

The Predator
B_Jérémy
2

L'heure n'est plus à la consternation, mais à la GUERRE !!!

Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien. Lorsque j'ai entendu dire qu'un nouveau film Predator était en chantier et de plus réalisé par Shane Black qui avait incarné Hawkins...

le 2 oct. 2020

60 j'aime

73

The Predator
Buddy_Noone
3

Shame on Shane

Longtemps scénariste fétiche d'Hollywood, Shane Black pouvait jusqu'ici se targuer d'avoir réussi toutes ses réalisations. The Predator est son premier ratage. Pire encore, il s'agit bel et bien d'un...

le 27 déc. 2018

34 j'aime

7

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

68 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

44 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

40 j'aime

10