L'heure n'est plus à la consternation, mais à la GUERRE !!!


Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien.



Lorsque j'ai entendu dire qu'un nouveau film Predator était en chantier et de plus réalisé par Shane Black qui avait incarné Hawkins sous la coupelle de John McTiernan dans le film original Predator sortie en 1987, ma joie fut intense. J'étais certain que Black était le choix le plus pertinent pour relancer de plus belle la licence et que de ses mains solides allait ressortir un travail captivant. Comment ai-je pu me tromper à ce point ? The Predator est certainement le pire long métrage de la licence ainsi qu'une insulte à celle-ci. Même la saga AvP s'est montrée moins novice en la matière. Mauvais de bout en bout. Amateur à tout point de vue. Shane Black parvient à me refaire vivre le calvaire que fut ma séance Prometheus de Ridley Scott. Mais que s'est-il passé ? Il y a tellement de problèmes qu'il me faudrait plusieurs pages pour tous les énumérer, mais je n'ai plus envie de perdre mon temps autour de cette oeuvre abjecte c'est pourquoi : je ne vais pas être tendre.


Je ne sais pas où est allé le budget mais clairement pas dans les CGI qui sont immondes ! La mythologie du Predator est ici bafoué, pour la première fois nous le voyons dans une forme numérique scandaleuse. Si tous les autres films de la licence (même les deux AvP) ont toujours su alimenter de plus belle le mythe du Predator (enrichissant son univers), celui-ci sans moque royalement et préfère même descendre d'un cran en salissant les bestiaux. Au niveau des décors s'est affligeant, de même pour les comédiens, ainsi que le scénario. The Predator n'est qu'un méli-mélo d'idées déjà vues. Un pot pourri rassemblant tout ce qui a déjà était fait dans la franchise pour le ressortir dans une forme gerbatif et insolant. Le film ne prend en rien à contre pied comme j'ai déjà pu le lire, puisqu'il ne fait que nous resservir ce qui fut déjà fait et en moins bien. Qu'un Predator puisse évoluer est déjà abordé et confirmé dans Predators (2010), de même qu'une lutte entre espèces. Quoi, vous ne me croyez pas ? Allons voir cela tout de suite :


Extrait Predators (2010)
- Parfois, un des nôtres arrive à tuer un des leurs. Et ce cas de figure les intéresse au plus haut point. Ils retiennent la leçon... très vite, ils s'adaptent. Ils développent des capacités accrues. Et quand ils reviennent la saison d'après, toujours pas trois, leurs armures ont changé, ou leurs armes, ou leur tactique a évoluée. Un truc de malade.
- C'est comme la théorie de l'évolution. Ils se transforment pour être de meilleurs tueurs.


Vous voyez, rien de neuf. Que du vieux mal présenté.


Pitié le coup du gamin autiste en mode surhomme ce n'est plus possible ! C'est dû vu et du revu. Quoi, vous ne me croyez pas ? : Rain Man, Code Mercury, Mr Wolff, Le Petit homme, Adam... Attention, je ne dis pas que faire des films autour d'un autiste super intelligent est une mauvaise idée, mais dans ce film ce n'est juste pas possible tant s'est cliché et mal amené. Le gosse qui pirate la technologie Predator et qui à la fin est à la tête de l'unité scientifique de l'armée (mais bien sur). La fierté de papa qui visiblement ne semble pas affecté par le fait qu'on prive son fils de son enfance pour le mettre dans un bureau de l'armée. Je me demande comment il a pu négocier le coup avec sa femme qui semblait hyper protectrice avec son enfant.


Les predachiens, une idée vue encore une fois dans Predators (2010), qui est ici ridiculisé autant par la forme avec ses CGI et ce design dégueulasse, que dans le fond vu qu'ils sont là pour faire rire. Un predachien se retrouve lobotomisé accidentellement et aime jouer à la baballe : que c'est mignon et drôle. Mais c'est vrai suis-je bête, la franchise Predator est connue pour son humour, son côté enfantin et son ton tout public. Il est donc normal d'encore plus appuyer ce point (pour les derniers de la classe j'ironise là). Cela n'a presque aucun sens, c'est stupide, et pousse la trame de fond du Predator dans un territoire ridicule et consternant. Le récit est tellement stupide et si inégalement traité qu'il apparaît comme une parodie. Au lieu de l'action brute et viscérale alimentée par la testostérone, ainsi que de l'horreur et l'atmosphère oppressante d'une science-fiction marquante qu'on a eu droit avec tous les autres films, l'intrigue préfère jouer du tout pour en rire.
<< Ah ah ah ah ah ! Que c'est marrant le chien joue à la baballe avec une grenade...>>
""Alors toi ta gueule! TA GUEULE!!! Ce n'est même pas drôle !""


Bravo au jeu exceptionnel, que dis-je sensationnel des comédiens qui sont ridiculement médiocres de bout en bout. Bien entendu, blâmer que les comédiens serait une erreur. Thomas Jane, un comédien que j'affectionne a déjà fait preuve de talent dans des films comme The Mist, Peur Bleue, Hung... C'est plutôt la direction d'acteur de Shane Black qui est mauvaise, avec si peu d'implication autant dans la réalisation que l'écriture il ne fallait pas s'attendre à un miracle. Et puis, c'est quoi cette équipe de demeurée !? Le héros McKenna (Boyd Holbrook) est insignifiant, le reste de sa team : insupportable, rigolant tout le temps comme des débiles profonds, avec une exagération de vannes et de blagues de mauvais goût pour enfants de 10 ans, et encore ce n'est pas sympa pour eux.
Shane Black ne fait même pas l'effort de la cohérence. Mais c'est quoi cette boule permettant de se camoufler ?! Cela n'a jamais été cela qui permettait de faire appel au camouflage optique, mais le boitier sur l'avant-bras. Et puis, c'est quoi cette scientifique du nom de Casey (Olivia Munn) qui n'a jamais tenu une arme de sa vie et qui se retrouve à faire des mégas pirouettes un gun en main en poursuivant le Predator alors qu'elle était traumatisée la scène d'avant ?! Et puis, c'est quoi cette mort nanardesque entre Baxley (Thomas Jane) et Coyle (Keegan-Michael Key) qui se flinguent mutuellement ?! Et puis, c'est quoi ce suicide involontaire ridicule digne d'un navet avec le personnage de Will (Sterling K. Brown), qui se flingue lui-même avec le laser ?! Et puis... oh et puis flute j'abandonne !!!


Le seul petit point positif à sortir de ce gâchis (expliquant mon 2 au lieu de 1), que dis-je naufrage est l'évasion du Predator. Seule scène cool et marquante du film. Le reste est bidon, même les actions sont mauvaises, et le final n'en parlons même pas.


CONCLUSION :


The Predator de Shane Black est une catastrophe ! Pour être honnête, il est difficile de choisir la pire chose dans ce film, il y a tellement de choix consternant que cela en est affligeant. The Predator est la traduction du mal qui ronge et s'installe tel un virus impossible à stopper dans le cinéma avec le format familial made in : "MCU Disney". Un cinéma tout public que les parents et enfants pourront consommer à leurs aises, pour engendrer plus de bénéfices. Un cinéma où il y aura des blagues partout, et où l'on trouvera une figure drôle et mignonne (predachien). L'armure antipredator made in Iron Man est là pour confirmer mes craintes. On est en plein dedans ! Je refuse d'applaudir et dire oui à cela !


Heureusement, et j'en suis soulagé, le public n'est pas encore complètement touché par le virus Disney, et a su dire non à cette daube. Un grand bravo à vous et merci.

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le 2 oct. 2020

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