Il faut toujours se méfier des films à buzz, ces derniers étant le plus souvent des déceptions du à une trop grosse attente justement. Pourtant, certains demeurent de réelles surprises, en témoigne ce Raid époustouflant que nous a concocté le réalisateur du déjà sacrément bourrin Merantau. Gareth Evans de son nom, Gallois immigré en Indonésie, aime le cinéma d'action brutal et efficace, sûrement bercé par les années 90 et leurs longs-métrages testostéronés sans artifices numériques. Et alors qu'il souhaitait faire de son précédent film Merantau un nouveau Ong-Bak (sans succès), il décide pour son troisième passage derrière la caméra de placer la barre beaucoup plus haute...
Un pitch tenant sur un post-it (un dangereux cartel siège dans un immeuble délabré, une escouade de police y rentre pour l'arrêter lui et ses sbires) mais une mise en scène hallucinante, mélange de fusillades tonitruantes, de combats rapprochés chorégraphiés au millimètre près et de séquences gorissimes. Grandement influencé par le John Woo des années 90, The Raid aligne les moments de bravoure avec une puissance inouïe mais également les séquences gorgées d'un suspense palpable comme cette scène où deux flics, coincés entre deux murs, voient leur ennemi embrocher la paroi avec une machette.
Pour le reste, les balles fusent, les cadavres s'enchaînent et l'adrénaline ne baisse jamais d'un cran, nous faisant clairement oublier les précédentes productions hollywoodiennes d'un gabarit nettement plus léger. Porté par un réalisme à toute épreuve bluffant et inattendu matérialisé par des chorégraphies inhumaines et l'ajout d'effets sanglants numériques (nécessaires et réussis), le long-métrage nous happe durant 1h30 pour ne plus jamais nous lâcher, hypnotisés par ce festival d'action condensé dont on ne sort pas indemne. Une claque immense pour tous les amateurs du genre et un nom à retenir pour la suite : Gareth Evans, l'homme qui a réinventé (sans mentir) le cinéma d'action.