Pour une toute première critique, j'ai décidé de marquer le coup et me laisser aller.
Taper dans le culte. Taper surtout dans ma zone de confort.
Donc peut-être que cette critique manquera cruellement d'objectivité... mais ne devons-nous pas être subjectifs au possible ici? On verra bien, je ne fais que découvrir présentement cet espace au marque-page vert.
Donc, le Rocky Horror. On va se tutoyer, toi et moi, tu veux bien?
Je te découvre pour la première fois à environ 12 ans. Très tôt, donc, pour la bête que tu es. Mais j'ai des circonstances atténuantes : ma maman me montre le Fame d'Alan Parker (1980), où une scène de rencard se passe durant un "midnight screening" du film. Je découvre le Time Warp, je découvre les gens qui hurlent des blagues salaces à l'écran et qui se mouillent à jets de pistolets à eau, tout en se protégeant la tête d'un journal. Cette scène était un peu brouillon dans ma petite tête mais une certaine jovialité en dégageait. C'était aussi et surtout une scène clé de Fame, marquant l'épanouissement soudain d'un personnage. (Je m'égare, pardon, je suis nouvelle.)
Ce n'est qu'à 16 ans que survient un souvenir de déjà-vu en regardant un épisode de Glee dédié au film. Le Time Warp survient dans mes oreilles. C'est inévitable : je dois regarder le film. Enfin.
Je raconte vachement ma vie mais pas tellement du film en fait. Raah, mettez ça sur le compte de la nouveauté.
L'histoire suit un couple tout juste fiancé, Brad et Janet. Ils sont jeunes, ils s'aiment, et ils sont tout de même un peu coincés du derrière. Un soir, sur une route de forêt, sous une pluie torrentielle, leur voiture tombe en panne. Cherchant à trouver un téléphone, ils se dirigent vers un château non-loin de là. Dans ce château habite le Dr Frank'n'Furter et ses servants Riff Raff, Magenta et Columbia. Frank est un joli mélange d'alien, de transsexuel et de savant fou. Ce dernier ne laissera pas partir le couple facilement... Au long du film, chaque personnage aura laissé quelque chose derrière lui.
Sex, drugs, rock'n'roll, aliens, inceste, cannibalisme, homosexualité, meurtre, adultère, transsexualité, nudité... Que de sujets plutôt avant-gardistes pour l'époque, n'est-ce pas? Et vraiment pas accessibles à tous les esprits terriens, j’en conçois.
C'est pour cette raison qu'en 75, Richard O'Brien (le génie créateur) n'a même pas eu le temps de dire oups! que le film n'existait plus... jusqu'à ce que les cinémas d'arts et d'essais et gays s'emparent du film pour en faire le culte que nous connaissons aujourd'hui. Les gens se déguisent comme les personnages, connaissent les dialogues par coeur, crient des réponses sarcastiques à l’écran (ex : traiter Brad de « Asshole » et Janet de « Slut » dès qu’ils sont présentés dans le film), vivent les chansons et dégustent ce film si particulier. De nombreux témoignages de ces amateurs font ressortir cette idée d’acceptation de la différence, des ambitions, de la passion. Sentiment sûrement dû à la phrase si célèbre chantée par Tim Curry « Don’t dream it, be it. ». Et c’est vrai ça… Ne le rêve pas… sois-le !
Je t’aime, Rocky Horror. Même si tu es maladroit. Même si tu caches une mine d’or de faux raccords. Même si tu pars dans tous les sens et que tu es un peu ridicule parfois, mais ça ne te tue définitivement pas.
Je t’aime, car Tim Curry en Frank’n’Furter est formidable. C’est, à mon sens, le rôle de sa vie. Une transformation. Indétrônable, Tim.
Je t’aime, car mon éternelle Susan Sarandon joue une sacrée Janet et que c’était son premier gros rôle. Toucha toucha toucha touch me…
Je t’aime car toutes tes chansons sont formidables et je les écoute en me réveillant le matin. En me couchant le soir. En fait, tout le temps.
Je t’aime, car je te regarde tellement de fois que je devrais me lasser… mais non. (C’est alors ça l’amour ?!)
Je t’aime, car j’ai même été te voir à un midnight-screening à New York. Et je savais tout ce qu’il fallait crier à l’écran. Et j’ai même perdu ma « virginité Rocky Horror » en simulant un orgasme devant tout un cinéma. J'ai fait ça pour toi. (mais ce n'était pas l'expérience que j'attendais. à réitérer tout de même.)
Je t’aime, car tu es différent et étrange et tu t’assumes.
Rocky Horror Picture Show… tu es peut-être un ovni... mais tu m’as choisie.
Et je te choisis en retour.
Tout ça très subjectivement bien sûr.