Produit, écrit, réalisé, et interprété par le mystérieux et narcissique Tommy Wiseau, "The Room" est un ahurissant nanar sentimental. On y suit un cadre financier passant son temps à chérir sa fiancée, tandis qu'elle le trompe allègrement et le trahit.
Passé ce point de départ, le scénario est à peine plus creusé : le film se limite à un défilé de personnages aussi ridicules qu'inutiles, tous déambulant dans le salon de notre héros, à coups de "Hi, Johnny !" répétitifs à souhait. Les plates scènes d'amour sont bourrées de clichés, les acteurs minables, et les dialogues pauvres. On se croirait dans un début de parodie longuette de vaudeville.
Par ailleurs, l'ensemble a couté plus de 6 millions de dollars, une somme énorme pour un petit film d'auteur tourné avec des inconnus. Que ce soit au niveau artistique ou logistique, Wiseau semble ainsi dramatiquement incompétent (son seul jeu d'acteur vaut le détour !). Mais c'est le côté extravagant de l'homme (personne ne sait d'où il vient, ni d'où il a sorti l'argent pour faire le film) qui confère à toute cette nullité profonde une sorte d'aura mystique. "The Room" a en conséquence rencontré un certain succès aux USA en étant vendu comme une "black comedy", et acquis un statut de nanar culte.